La personne anorexique va se servir de l’attaque du corps sexué, de l’amaigrissement pour modifier ses éprouvés, supprimer les affects, « désinvestir les relations objectales et leur mise en représentation selon un désir de non-désir » (P.Aulagnier). Cette ambivalence tyrannique est cependant instable car elle ne répond pas à une topique mais à une temporalité sensitive, instinctuelle, et primitive. La persécution que l’on retrouve dans le second temps des relations passionnelles ou dans les états délirants pouvant conduire à des overdoses, les liens qui ont été fonctionnels sont perçus comme dangereux puisqu’ils attestent de la séparation de l’objet, son autonomie, la menace du retour chaotique, de l’aléatoire des liens d’attachement et de la sécurité.
La sensorialité est désormais attaquée car le produit ou l’objet n’organise plus l’expérience mais la déstructure pouvant ainsi conduire à des effondrements dépressifs. En lieu et place de l’opérateur psychique de la scène primitive où 1+1 donne un 3éme différent, l’intrusion, la colonisation, la violence servent à stériliser la psyché.
Les liens toxiques sont venus d’abord immobiliser, empêcher la création de nouveaux liens et l’évolution, se poursuit logiquement vers l’abolition du lien (dés-objectalisation). La compulsion de répétition ramène alors à l’identique l’objet comme un persécuteur qui deviendra lui aussi un morceau de ce différent désormais inaccessible ou du moins, c’est ce que l’esprit laisse penser.
Ce sujet a été abordé par un regroupement organisé par l’EFPP, à Aix en Provence. La rediffusion sera disponible sur la plateforme de cours du centre de formations e-learning, dans la rubrique « Regroupement« . Tout inscrit pourra dès lors rediffuser les conférences à sa convenance, et ce, pendant toute la durée de sa formation.