Excepté la psychose, ce n’est pas parce que le déroulement libidinal est différent entre deux individus que la finalité n’est pas la même. La mise en œuvre du complexe d’œdipe peut-être très variable d’une société à une autre, en raison des différences de cultures. De même, la variabilité des forces intérieures, mobilisant les positions masculines et féminines lors du complexe d’œdipe, crée des orientations sexuelles différentes (Chabert, 2012). Ces fluctuations entre deux individus concernent la mise en œuvre du complexe d’œdipe, mais en aucun cas elles n’interfèrent sur leurs capacités de socialisation. Rassembler des individus capables de vivre ensemble, et donc d’être socialisés, est le but ultime de toutes les sociétés et de toutes les cultures.
En somme, l’œdipe est le douloureux passage d’un désir sauvage à un désir socialisé. Pour que l’enfant puisse quitter la triangulation Père-Mère-Enfant, le remplacement de l’objet de désir incestueux par un objet culturel est indispensable (Gautier, 2012). Le complexe d’œdipe s’achève ainsi une fois que l’être en développement est capable de socialisation : sa finalité est universelle. Elle ne peut être dissociée de la mise en place d’un Surmoi et de l’identification parentale, qui sont des signes que l’œdipe a été traversé, et que l’enfant va entrer dans la période de latence. Cette période est importante dans la socialisation car la sexualité est suspendue. Actuellement, la disparition progressive de la fonction paternelle, la féminisation de la société et la diminution drastique des limites peut interroger sur le déroulé du développement libidinal des enfants du 21ème siècle, et donc du complexe d’œdipe même si la finalité reste inchangée.
Ce sujet est abordé par un regroupement organisé par l’EFPP, à Aix en Provence. La rediffusion est disponible sur la plateforme de cours du centre de formations e-learning, dans la rubrique « Regroupement« . Tout inscrit pourra dès lors rediffuser les conférences à sa convenance, et ce, pendant toute la durée de sa formation.