L’influence de la société, de l’entourage familial et amical, peut produire une pression sur la femme et parfois l’homme engendrant une forme d’idéalisation de la natalité, de sacralisation de la maternité et de la période. Pour autant, idéaliser le projet de grossesse implique quelques limites. Lesquelles sont-elles ?
Enfant prématuré :
Le fait que l’enfant soit prématuré, malade ou qu’il présente une malformation fait courir à la mère un risque très élevé de dépression du post partum. Le manque de soutien est un facteur de risque important de dépression du post partum. De plus, le compagnon ne s’implique pas toujours dans les soins à l’enfant. Ceci exige de la mère qu’elle continue à accomplir avec la même efficacité le travail qu’elle abattait avant la naissance.
Au sein de la famille :
La famille (mère, belle-mère) peut s’avérer très décourageante. Une naissance réactive souvent les conflits familiaux en sommeil ou fait ressortir certains complexes ou pensées refoulées durant l’enfance. Il est essentiel de ne pas trop idéaliser le projet de grossesse car cela peut amplifier ces tensions. Enfin, les accomplissements personnels ou professionnels, les activités de loisirs, les sorties entre amis, les projets de voyage autour du monde, les activités sexuelles sont remises en question par l’agenda chargé. A cela s’ajoute des contraintes pratiques et de la fatigue chez la mère. Ainsi, s’ensuivent des ennuis, des regrets, une certaine lassitude ou une sensation de « liberté perdue » parfois censurée par l’entourage ou la société.
Impact familial :
Toutes ces conséquences permettent de comprendre que 20% des parents allemands ne feraient pas d’enfants s’ils pouvaient revenir en arrière. D’autres études montrent un déclin de la satisfaction deux fois plus important dans les couples avec enfant que sans enfants. Cette forte discordance entre les images projetées par la société, l’entourage et la réalité de la natalité entraîne chez la mère un sentiment d’incompréhension, de frustration et de stress. Voici les prémices de la dépression post partum. Il conviendra donc se s’assurer que la mère connaît ses aspects lors de son projet de grossesse. De plus, il est préférable de la soutenir par le tissu social dans un contexte de relation harmonieuse avec son compagnon. Expliquer que l’aboutissement d’une relation amoureuse est la relation elle-même et non la naissance d’un enfant.
L’enfant représente donc une expérience nouvelle. De même, idéaliser le projet de grossesse sera inutile si la mère n’anticipe pas la réalité. Il sera utile d’aider la jeune mère à organiser la natalité de sorte qu’elle puisse disposer du temps nécessaire à l’ajustement sans subir des pressions matérielles ou professionnelles. La pulsion de vie est centrale dans toute notion de psychologie. C’est pourquoi chacune des formations de l’EFPP traitera indirectement des mécanismes inconscients de l’accouchement : activation de la pulsions de vie.
Sources : YouGov; Lawrence, 2008.