Sélectionner une page
Accueil 9 Psychanalyse 9 De la projection au déni

De la projection au déni

La projection attribue « à tort à un autre ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables ». Elle permet d’expulser de soi et de percevoir dans un autre ce que le sujet refuse de reconnaître en lui-même. Plus généralement, la projection peut concerner tout ce que notre esprit ressent comme douloureux ou déplaisant.

Dans une première forme de projection, le sujet s’est complètement débarrassé de la pulsion ou de l’affect inacceptable ou désagréable qui ne sont plus ressentis. Freud a insisté à plusieurs reprises sur le caractère normal de la projection dont Joan Rivière (1937) a pu souligner l’usage général dans la vie quotidienne, sous forme de la tendance à dénoncer chez les autres ce que la personne essaie de nier en elle-même.

Le déni est une réponse aux conflits et aux stress « en refusant de reconnaître certains aspects douloureux de la réalité externe ou de l’expérience subjective qui seraient évidents pour les autres » (DSM IV). Cette définition recouvre la réalité psychique et la réalité externe.

Le déni est l’exclusion active et inconsciente de certaines informations hors de l’attention focale. Contrairement au déni psychotique où la distorsion de la réalité interne ou externe est majeure, sa méconnaissance dans le déni n’est qu’apparente ou incomplète et elle peut ne pas être permanente. L’entourage et le soignant peuvent avoir l’impression que le sujet sait et ne sait pas à la fois. On a parlé de « demi savoir ».

Le déni peut être adaptatif, pourvu qu’il soit temporaire, dans les situations de stress intense ou dans les traumatismes majeurs. Le déni est une réaction habituelle dans le deuil. « Il peut constituer la dernière ressource pour faire face à une réalité insupportable ».

On parle de déni normal, sain ou mature pour désigner ces illusions positives qui contribuent à édulcorer les inévitables difficultés de la vie. Dans certains troubles psychologiques, cette capacité d’auto-illusion est altérée en particulier dans les dépressions.

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.