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Protection masculine et féminisme

Dans le panorama riche et complexe des idées contemporaines, le féminisme se révèle être un phare, éclairant les rivages souvent tumultueux de l’identité féminine.

Ce mouvement, aux dimensions multiples, transcende la simple revendication de l’égalité des droits pour interroger les fondements mêmes de la condition féminine.

Il soulève ainsi un paradoxe fascinant : comment une aspiration à l’émancipation peut-elle coexister avec un besoin, parfois inavoué, de protection masculine ?

À première vue, l’idée d’une femme cherchant refuge auprès d’un homme peut sembler contradictoire, voire régressive. Toutefois, il convient d’explorer plus en profondeur cette dynamique. La psychanalyse, avec sa capacité à sonder les profondeurs de l’inconscient, nous invite à scruter les strates où se mêlent désirs, craintes et aspirations.

La femme moderne, figure d’autonomie et de force, porte en elle les résonances d’un passé où la dépendance prévalait. Bien que ce passé semble lointain, il laisse des traces indélébiles. Dans ce cheminement vers l’égalité, la quête de sécurité émerge comme une pulsion fondamentale, ancrée dans l’archétype du féminin. Les figures protectrices, souvent incarnées par l’homme, évoquent une tendresse qui résonne avec le besoin d’être entendu, compris et, avant tout, protégé.

Dans cette quête, il ne s’agit pas d’abdiquer son pouvoir, mais plutôt d’intégrer une dimension de vulnérabilité. La protection ne constitue pas une dévaluation, mais une reconnaissance des complexités inhérentes à la condition humaine.

 À travers la notion de transfert, la psychanalyse nous enseigne que nos relations sont souvent marquées par des attentes et des projections. Ainsi, le désir de protection peut être perçu comme une projection d’un besoin fondamental de lien, un moyen de se reconnecter à une part de soi que la modernité tend à effacer.

En résonance avec cette dynamique, la femme est invitée à embrasser sa dualité : forte et indépendante tout en recherchant refuge dans les bras d’un autre. Ce besoin de protection n’entame en rien son courage ; au contraire, il souligne la richesse de l’expérience humaine, où force et faiblesse coexistent en harmonie.

Dans sa plus belle acception, le féminisme peut alors être appréhendé non pas comme un rejet de l’homme, mais comme une invitation à une cohabitation enrichissante.

La protection, loin de symboliser la domination, se transforme en une danse délicate, où les deux partenaires s’érigent en alliés, mêlant leurs forces pour bâtir un monde où chacun trouve sa place.

Pour conclure, je dirai, que l’interaction entre féminisme et besoin de protection constitue un miroir complexe de la psyché humaine.

Elle illustre notre quête incessante d’équilibre, d’harmonie et d’authenticité. Selon moi, il est impératif d’embrasser cette dualité, non comme un conflit, mais comme un espace fertile de rencontre et de compréhension. Ainsi, la voix féminine peut s’élever sans entrave, tout en trouvant refuge dans la tendresse des liens humains. Peut-être que la véritable émancipation réside dans l’acceptation de nos besoins les plus profonds, rappelant que derrière chaque lutte pour la liberté se cache une quête de connexion, de sécurité et d’amour.

Auteure : Chirine Zahid

Ces notions sont développées dans notre école EFPP : e-faculté de psychologie et de psychanalyse, notamment en psychanalyse et praticien en psychothérapie. N’hésitez pas à consulter notre site pour en savoir plus.

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