Les fous sont là, on les connaît, mais l’espace social, qui peine encore à faire société, ne leur accorde guère de place. Au Moyen Age, en vertu du droit romain, la justice peut prononcer l’incapacité d’un sujet pour cause de folie. Les manifestations bruyantes, dite « des furieux », les voit se retrouver enfermés dans les « culs-de-basse-fosse », les cachots aménagés dans des tours, ou les remparts de la ville.
Malgré l’existence des institutions de charité comme les Hôtels-dieu, les fous sont expulsés et chassés d’une ville à une autre. Tandis que le royaume reste totalement démuni en structures de soins et de réclusion, naissent et se développent des institutions destinées aux fous en terre d’Islam et dans d’autres pays de l’Europe chrétienne, dont l’héritage antique est commun, et qui s’influencent mutuellement.
La création de ces institutions charitables permet un traitement humanitaire, mais ni scientifique, ni vraiment spécifique. Citons en premier lieu les institutions de la grande civilisation islamique : les refuges de Fez (VII ème siècle). On ne sait cependant ce qu’il en était du traitement à proprement parler des malades. Les légendes vont bon train entre fastes et luxure, pour relier plaisir, humanité ou guérison. Des gravures évoquent même des hommes attachés par des chaînes. En terre chrétienne, la première réalisation pourrait être la Maison Saint-Jean qui ouvre à Gand en 1178, suivie de la construction d’un hôpital à Haspres en 1218, et la fondation à Ablain d’une maison d’aliénés vers 1270. Ce XIII ème siècle est aussi celui de la naissance de la colonie de Gheel (communauté de fous vivant en liberté avec leurs familles) en Campine belge.
Ce sujet est abordé par un regroupement organisé par l’EFPP, à Aix en Provence. La rediffusion est disponible sur la plateforme de cours du centre de formations e-learning, dans la rubrique « Regroupement« . Tout inscrit pourra dès lors rediffuser les conférences à sa convenance, et ce, pendant toute la durée de sa formation.