Les joueurs occasionnels, pour qui les activités sont un loisir et non une addiction, peuvent également révéler une passion. Comment distinguer passion et addiction pour éviter toute erreur de diagnostic et une prise en charge aussi inutile que délétère pour le patient ? Surtout, il est essentiel de distinguer la passion de l’addiction pour comprendre les besoins du patient.
Des attraits différents :
Un scientifique, un ingénieur ou un technicien se lançant dans une activité intense de recherche par curiosité et par plaisir va fortement s’impliquer et passer un temps prolongé à étudier ou découvrir. Un compositeur de musique, un animateur 2D ou 3D ou tout autre artiste ou artisan vont utiliser une grande partie de leur temps et de leur énergie dans le processus créatif. Un jeune joueur de jeu vidéo qui désire être Game Designer ou Level designer va utiliser les jeux pour s’amuser, enrichir son imaginaire et apprendre les mécaniques de jeux. Enfin, un sportif de haut niveau va s’entrainer plusieurs heures par jour, va penser souvent à son régime, à gérer les compétitions, à préparer des programmes d’exercices pour éviter de tomber dans l’addiction.
Distinguer passion et addiction :
Dans ces situations, il s’agit d’une passion plutôt que d’une addiction. De fait, l’activité de ces personnes est certes intense, fréquente et prolongée mais ce ne sont pas des addictions car elles sont constructives, créatives ou épanouissantes et dans certains cas débouchent sur une activité professionnelle rémunératrice. La possibilité de distinguer la passion de l’addiction est cruciale ici. Elles ne nuisent pas au développement ou au progrès de l’individu ni à son entourage ou dans une certaine mesure à la société. En revanche dans les addictions, le comportement ou l’usage devient problématique car la personne poursuit son activité addictive en dépit des conséquences négatives sur sa sphère psychologique et sociale.
Critères diagnostics :
Le comportement addictif est pathologique et ses effets délétères pour le patient ou l’entourage sont résumés dans les classifications internationales du DSM 5 et de la CIM-11. Il est ainsi impératif de distinguer la passion de l’addiction pour un diagnostic précis :
- Endettement (achat excessif de crédit, de personnages de jeu, d’accessoires, de costumes, de vidéos X, les microtransactions sur les téléphones portables).
- Incurie.
- Fléchissement scolaire.
- Abandon des études ou des projets.
- Isolement social.
- Alcoolisme ou prise de drogue importante.
- Licenciement.
- Agressivité et violence domestique.
Conclusion :
Une autre approche de la différence entre passion et addiction est attachée à la volition. Afin de distinguer la passion de l’addiction, il faut comprendre ces aspects. Dans la passion, l’activité se fait par désir. Désir de s’amuser, d’apprendre, de comprendre, d’explorer, de créer, de partager que la personne gère elle-même. Distinguons ainsi la passion de l’addiction par ces comportements. Dans l’addiction, l’activité se fait par craving c’est-à-dire par un besoin intense et irrépressible de s’engager dans l’activité avec une sensation d’envahissement et de perte de contrôle. Les formations proposées par l’EFPP permettent de distinguer ces deux comportements envers une manière d’agir, un domaine ou une thématique.