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Identification narcissique aliénante et traumatismes

L’une des situations les plus communément rencontrées qui peuvent aboutir à des fonctionnements « d’incorporation d’objet primaire comme une source d’empiètement imagoïque » sont les personnes ayant été victimes de traumatismes. Pour éviter la réapparition d’éprouvés extrêmes, le parent se coupe de ses émotions, évitant alors phobiquement le contact avec l’enfant, ou au contraire surinvestissant les soins pour endiguer sa destructivité envahissante.

L’enfant est alors soigné en fonction des émotions maternelles à dénier ou refouler, sans prise en compte des siennes. La satisfaction corporelle se clive de l’expérience émotionnelle, la réponse apportée à l’enfant est comblante, utile, stéréotypée, perçus comme un refus de l’affect et de la communication. Ainsi la réalité interne de l’enfant ne peut pas se métaboliser par la diversité symbolique des composantes de la relation humaine et du différent, les éprouvés sont violents, anxiogènes, irrationnels, on a à faire avec un «Moi prématuré».

De même, un parent dépressif, trop adhésif, trop opératoire en fonction de ses propres besoins, n’est pas assez en contact avec la demande de l’enfant qui demeure à la recherche d’un «bouche-trou» pour échapper à la détresse et à l’ennui.

On dit que la relation spéculaire est défaillante, la désillusion trop précoce n’a pas permis au noyau primaire du narcissisme de se former à l’expérience via la transitionnalité pour répondre à la possibilité d’être sans l’autre.

Il y a une réponse et elle est mutuelle, le creuset de la souffrance moïque, l’autonomie de l’enfant blesserait son parent et celle du parent laisserait son enfant en prise avec un «Moi» surexposé ou en danger.

Les liens spéculaires sont faussés et n’introduisent pas la perception des différences, ce qui encourage la continuité sensorielle et corporelle mère/enfant et non les liens de complémentarités contenant/contenu, l’identification projective, l’investissement des différences sujet/objet. L’enfant est poussé à un cramponnement sur des réassurances connues.

Ce sujet a été abordé par un regroupement organisé par l’EFPP, à Paris. La rediffusion sera disponible sur la plateforme de cours du centre de formations e-learning, dans la rubrique « Regroupement ». Tout inscrit pourra dès lors rediffuser les conférences à sa convenance, et ce, pendant toute la durée de sa formation.

Source : David Faure, psychanalyste.