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Je m’aime, moi non plus !  Quand plane l’ombre de l’Estime de Soi

L’estime de soi est l’une des thématiques centrale du développement personnel, omniprésente dans les discours, les livres et les études psychologiques. Elle est au cœur de nos préoccupations et on lui attribue nos succès ou nos échecs, et plus encore, la responsabilité de tous nos maux ! Mais quel mystère se cache derrière ce concept que nous pensons tous connaître ?

Qu’est-ce que l’estime de soi ?

L’estime de soi, pilier fondamental de notre bien-être psychologique, plonge ses racines dans la phase fusionnelle entre le nourrisson et sa figure maternelle ou son substitut, étape clé du début de la vie. Pendant cette période, le bébé ne se différencie pas encore de sa mère avec laquelle il forme un Tout et n’est pas encore ce « Je », distinct du monde extérieur et autonome. Le rôle contenant de la fonction maternelle, « la mère suffisamment bonne » selon Donald W. Winnicott, par le regard attentif, le toucher, la voix et les ressentis, sera gage d’une capitalisation narcissique suffisante dans la construction du Moi ou Self. C’est sur ces fondations que pourront se développer la sécurité intérieure et la valeur personnelle qui permettront à l’enfant de mieux gérer sa réalité extérieure.

Ces premiers échanges, quasi inconscients, seront le matériau d’une enveloppe psychique essentielle pour que l’enfant se sente désiré, reconnu, aimé et sécurisé. Celle-ci est structurante d’une estime de soi équilibrée. À l’inverse, si elle fait défaut et laisse des manques, voire des béances dans la perception de soi, on parlera de faille narcissique, laquelle influencera immanquablement la référence interne de l’image de soi.

L’estime de soi se définit comme un jugement global qu’une personne porte sur elle-même, un regard intérieur, en quelque sorte une auto-évaluation. On entend souvent dire : « Je ne suis pas assez beau-belle, grand.e, intelligent.e, assez… » ou : « Je suis nul.le, je n’y arriverai jamais… ». Par rapport à quoi, à qui se trouve-t-on important ? Aimable ? Valable ? Assez… ? Ces questions ne renvoient-elles pas à des perceptions très subjectives ?

Une estime de soi évolutive et multidimentionnelle 

En effet, l’estime de soi se développe, s’élabore, se construit et se transforme au fil des interactions avec les relations objectales ultérieures, des expériences, de l’environnement et des contextes de vie. Alors, comment évolue-t-elle au fil des années et au hasard des regards portés sur nous ?

Il s’agit d’une construction multiple puisqu’elle repose sur trois axes : comportemental, au regard de notre capacité à agir et à prendre des décisions, cognitif et affectif, fluctuant au gré de notre état émotionnel.

L’estime de soi est évolutive : elle peut être positive, négative, neutre, voire parfois ambivalente. C’est lorsqu’on atteint cet équilibre fragile et ténu qu’on ressent un sentiment de bien-être et c’est bien ce qu’on recherche tous ! C’est un processus subjectif, donc propre à chaque personne en fonction de sa propre représentation de la satisfaction, de la réussite, etc.

A contrario, une faible estime de soi est souvent un terrain propice à minima à un « état de mal être » mais aussi des troubles tels que l’anxiété, la dépression, les addictions ou encore les Troubles du Comportement Alimentaire.

Selon Germain Duclos, psychoéducateur et orthopédagogue, auteur d’ouvrages sur le développement de l’enfant et l’estime de soi,  le « concept de soi » constitue une représentation mentale regroupant nos perceptions, ressentis et jugements. L’estime de soi serait constituée de quatre composantes : le sentiment de confiance préalable à l’estime de soi, la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance à un groupe et le sentiment de compétence. Cet aspect du soi est plutôt descriptif et place l’estime de soi comme interface entre la connaissance de « Soi » et le « Moi idéal ».

Ainsi, notre héritage familial et socio-culturel joue un rôle clé, structurant dans la construction de notre estime de soi. L’enfant intègre progressivement la manière dont il est perçu par les personnes importante de son entourage et cela varie selon la période de sa vie.

Dès le plus jeune âge, l’approbation parentale est indispensable à un développement psychique équilibré de l’enfant. L’estime de soi implique une capacité évaluative de l’enfant qu’il acquiert vers 7/8 ans lorsqu’il développera la capacité cognitive de réfléchir sur soi et prendra conscience de sa propre valeur personnelle par rapport à ce que lui renvoie le monde.

Plus tard, à l’adolescence, cette quête de validation sera recherchée auprès du groupe social et à travers le regard de ses pairs. L’expérimentation de ces interactions sociales façonnera notre image intérieure et déterminera notre rapport au monde.

Selon certaines théories, l’estime de soi fonctionne comme un « sociomètre », c’est à dire un indicateur de la façon dont nous nous sentons perçus par autrui. Plus nous ressentons une approbation et une valorisation, plus notre estime de soi s’intensifie. Ce mécanisme devient le modèle de nos interactions sociales et de l’importance que nous accordons au regard de l’autre.

L’estime de soi, une notion universelle… mais culturelle

Enfin, il est essentiel de souligner que la notion d’estime de soi varie selon les cultures. En Occident, l’individualité est souvent placée au centre des préoccupations, tandis que dans d’autres cultures, au Japon notamment, le soi s’articule plutôt autour des relations, des règles et obligations imposées socialement. Ces différences de perspectives influencent intrinsèquement notre approche et notre vision de l’estime de soi.

Ainsi, la notion l’estime de soi va bien au-delà d’un simple jugement sur soi-même. Elle est un creuset d’expérimentation de notre vécu, de nos relations et de nos désirs. Pour prendre soin de notre harmonie psychique interne, il est nécessaire de la cultiver comme un terreau fertile qui  enrichira notre vision intérieure de nous-même et du monde. Plus que tout, il faut apprendre à s’aimer, avec nos forces et nos fragilités, à s’accepter et s’accueillir avec la même bienveillance qu’on manifesterait pour un ami intime. Sacré challenge dans une société de compétition, de diktats et dans laquelle les stéréotypes sont encore bien présents !

Cet article est proposé par Anne-Marie BAGLIERI, AMB SYNERTIEL@, Psychopraticienne, en cursus de psychanalyste à l’EFPP mais aussi Master Coach Certifiée, Formatrice, Consultante et Maitre Praticienne en PNL et en Hypnose

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