La dynamique sociale de l’anorexie mentale se manifeste par la frustration d’une société « en guerre », qui devient volontaire chez certaines personnes (Selvini et al., 2003). Dans la société occidentale actuelle, la performance prend souvent le pas sur l’humain. Certains auteurs parlent même de “société addictogène”. Cette dépendance au profit et à la réussite peut créer de la frustration, incitant à chercher des compensations. Cette quête de compensation peut conduire à diverses névroses (Debaisieux, 2021 ; Tousseul, 2020).
L’importance des groupes
L’être humain est social par nature. Adhérer à un groupe, qu’il s’agisse de religion, de politiques ou de loisirs, est essentiel. Toutefois, ces dernières années, certains nouveaux courants ont vu le jour, comme les mouvements « Pro-ana », « Pro-mia » ou « Thigh gap ». Ces groupes, liés aux troubles de la conduite alimentaire (TCA), encouragent l’anorexie et la boulimie. Leur idéologie présente l’amaigrissement comme une réussite, faisant croire qu’il est gratifiant d’être malade (Debaisieux, 2021 ; Selvini et al., 2003).
Conséquences de ces tendances
Ces mouvements sont responsables d’un grand nombre de TCA. Ils soutiennent et encouragent les personnes vulnérables à être fières de “pratiquer” l’anorexie. Appartenir à un groupe permet à des individus de se structurer, de s’identifier et d’accéder à des relations sociales. Cependant, certaines personnalités peuvent avoir des difficultés à s’intégrer. En réalité, l’environnement peut susciter de l’appréhension chez des individus discrets ou différents des normes sociales.
L’isolement et le contrôle
Bien que la définition de la “normalité” soit contestée, elle correspond souvent aux comportements les plus fréquents dans une population. Des traits comme la timidité ou le manque de confiance en soi peuvent entraîner un profond mal-être. L’absence d’ouverture sociale peut favoriser un isolement volontaire, étant donné que l’adhésion à un groupe est vitale pour l’être humain. Cependant, ces individus en marge de la société ne sont pas épargnés par le mal-être psychique lié à l’isolement. Ils essaient souvent de compenser ce malaise par des stratégies variées. Cela les conduit à des névroses pathologiques, notamment les comportements addictifs. Ainsi, la société influence l’émergence d’addictions et, indirectement, des pathologies telles que l’anorexie mentale (Debaisieux, 2021 ; Tousseul, 2020).
S’éloigner de la société peut être à la fois une cause d’anorexie et une conséquence. En effet, le patient anorexique peut se rassurer par son isolement, limitant ainsi les imprévus et les peurs qui les accompagnent. Pour lui, autrui représente une incertitude, tandis que son corps est perçu comme maîtrisable. Il s’agit d’un moyen de contrôler en permanence l’objet addictif (son corps) et l’espace addictif (la nourriture). L’hyper-contrôle, un symptôme majeur de l’anorexie, résulte du fait que cette personne déplace le contrôle d’autrui sur un objet qui lui semble plus facile à gérer, comme son corps (Debaisieux, 2021 ; Tousseul, 2020).
Solutions thérapeutiques
Le dysfonctionnement social de l’individu anorexique entraîne inévitablement des difficultés relationnelles. Une prise en charge psychothérapeutique devient essentielle pour traiter ces difficultés. De plus, un suivi hypnothérapeutique peut compléter cette prise en charge. Les formations à distance proposées par l’EFPP offrent des compétences spécifiques en matière de psychothérapie et d’hypnose (formation en hypnose) et en psychanalyse (formation de psychanalyste). Pour explorer davantage ce sujet, consultez cet article sur comment l’anorexie peut être une défense contre le monde extérieur.
Conclusion
En résumé, la dynamique sociale de l’anorexie mentale illustre comment les influences extérieures peuvent renforcer
