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La généralisation du plaisir lié au tabagisme

Lorsque le plaisir initial lié à la cigarette s’étend à d’autres situations avec le temps, comme le restaurant, la pause-café, le stress, les soirées, l’attente, ou les activités sexuelles, l’addiction est bel et bien ancrée. Dans quelles mesures peut-on parler d’une généralisation de l’addiction ?

Au plaisir physique qui provoque une dépendance physique initiale lors de la consommation des premières cigarettes va peu à peu s’ajouter une tentation de recommencer à fumer pendant une période assez longue, et ce malgré la disparition de la dépendance physique. On parle alors de dépendance psychologique.

Le modèle supra s’enrichira plus tard de la théorie du conditionnement opérant de Skinner. De fait, l’action produit un résultat désirable et sera probablement répétée dans des conditions similaires. Le conditionnement opérant repose ainsi sur une relation de contingence et de motivation vers un comportement conditionné par la présence de renforçateurs positifs.

L’euphorie étant un exemple de sensation de récompense, elle permet d’accroître la fréquence, l’intensité et de renforcer négativement le comportement addictif. L’évitement de la punition étant associé au fait d’éviter un manque ou de diminuer l’anxiété, il permettrait d’accroître la fréquence et l’intensité de ce comportement de consommation tabagique.

En d’autres termes, les actions sont renforcées par leurs conséquences. Un comportement qui aura des conséquences positives ou agréables sera répété et donc renforcé. L’idée est que tout comportement qui apporte du plaisir sera répété alors que tout comportement entrainant de la souffrance ou le manque sera abandonné. Ainsi, dans le cas d’un fumeur, le plaisir (émotion positive) provoquée par le fait de fumer (nicotine) est un renforcement positif du comportement. Le soulagement par l’évitement du manque ou de l’anxiété est quant à lui un renforçateur négatif. Ces deux types de renforcement vont donc entretenir la consommation du tabac. Ainsi soulagé, le patient va prendre l’habitude conditionnée de fumer et de ne pas s’engager dans l’abstinence.

En conclusion, plus le fumeur consomme et plus il entretiendra sa dépendance dans l’avenir. En fumant il se sent heureux sur le court terme mais aggrave sa dépendance sur le long terme. C’est sur ces modèles que la thérapie comportementale s’est construite dans les années 1950. Elle repose sur l’extinction de la peur et le replacement du conditionnement pathologique. Elle est basée sur l’exposition directe à la situation à risque de rechute mais de manière méthodique (et à présent en réalité virtuelle).

Les liens entre émotions et dépendances ne sont plus à prouver depuis la mise au jour de résultats significatifs grâce aux recherches sur les addictions. Les formations certifiantes de l’EFPP offrent ainsi les clés et outils nécessaires à comprendre les mécanismes sous-jacent des pathologies addictives.