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Prévalence et comorbidité du trouble de stress post-traumatique

Pour un même évènement traumatisant, la plupart des personnes ne vont pas présenter un trouble de stress post-traumatique identique. En quoi ces personnes sont-elles résilientes, donc capables de rebondir ou de reprendre une vie normale par suite d’un évènement ?

La prévalence, c’est-à-dire la fréquence dans une population, du stress post traumatique (TSP) est de 2.2% sur un an et 3.9% sur la vie entière en France. Cela signifie que 3.9% des français ont manifesté au moins un épisode de stress post traumatique au cours de leur vie.

Les comorbidités sont les pathologies souvent associées au TSP. Parmi les plus fréquentes, on retrouve :

1) La dépression
2) Des troubles d’anxiété : l’anxiété sociale, de l’anxiété généralisée ou un trouble panique
3) Une dépendance à l’alcool ou aux drogues
4) Des problèmes de comportements violents
5) Des symptômes physiques : douleur, maux de dos, migraines, hypertension, asthme, fatigue.

Le patient peut venir consulter pour une de ces pathologies sans mentionner d’évènement traumatisant. Il est donc important d’enquêter auprès de ce dernier pour déterminer s’il y a eu un évènement traumatisant.

D’un point de vue psychothérapeutique, il conviendra de s’adapter aux pensées dysfonctionnelles, ou de catastrophes qui constituent le TSP. Une fois le diagnostic établi, le traitement peut se dérouler en deux étapes. La première étape d’apprentissage, en format individuel ou de groupe, s’apparente par exemple à de la relaxation, à une gestion de l’anxiété, à la thérapie cognitive, à l’autosuggestion et à l’imagerie mentale. Ces méthodes peuvent nécessiter 5 séances de thérapie. Une deuxième étape d’exposition en imagination, dans la réalité ou dans la réalité virtuelle, peut ensuite être proposées. Elle se déroule habituellement en individuel et, dans le cas du TSP, elle doit être longue : 45 à 60 minutes.

Le patient devra pour cela s’exposer à la situation en lien avec le traumatisme : conduite automobile si accident, feu si incendie, conflit armé si traumatisme de guerre. Cette exposition peut requérir 4 à 10 séances de thérapies.

Le modèle neurobiologique de Gray sera par exemple très utile pour déculpabiliser un patient en tentant d’expliquer pourquoi elle a réagi ainsi lors de l’événement. Par exemple, le freezing (être figée lors d’une agression sexuelle), est une réaction normale. Ce fut la meilleure réaction pour cette personne à ce moment-là, et non pas un signe de consentement ou une source de culpabilité. De fait, sur l’instant, elle ne savait pas ce qui arriverait par la suite.

Le trouble de stress post-traumatique peut être à l’origine de nombreux troubles : comorbidités. Le thérapeute doit donc être averti de ces dernières pour proposer un accompagnement personnalisé à son patient. Les formations proposées par l’EFPP visent dès lors à former des praticiens légitimes et efficaces pour améliorer le vie de leur patientèle.

Sources : (Lépine, 2005 ; Pietrzak et al., 2014).