L’angoisse du nouveau-né vise à l’alerter, à le mettre en vigilance et à lui permettre de s’adapter : c’est en quelque sorte une levée de dormance.
Un bébé avec la jaunisse aurait eu une grosse crise d’angoisse à la naissance. L’angoisse de la naissance devient alors de prototype de toutes les angoisses successives. Au moment de la naissance, l’interruption momentanée du renouvellement du sang, en particulier lors de l’inversion de la respiration, devient alors la première cause de sensation d’angoisse. À ce moment, il y a un danger imminent pour l’enfant, le cerveau est donc averti des insuffisances respiratoires, ce qui va enclencher une vigilance plus importante de l’organisme et des facultés motrices plus importantes.
L’angoisse est associée à quelque chose de toxique, à un danger : elle demeure permanent.
Au niveau physiologique, ce premier état d’angoisse qu’est la naissance, est provoqué par la séparation brutale entre la mère et l’enfant et donc par la rupture brutale de l’état contenant/contenu. Lacan traduit ceci par le manque à être : la conséquence de cette rupture brutale mère-enfant. la situation est certes douloureuse, elle reste justifiée et indispensable, car cela est utile pour réactiver la pulsion de vie et mettre le bébé en mouvement, sur le long terme.
Toute notre vie, on cherche à bouger pour compenser ce manque à être. L’acte de la naissance constitue la source, et le prototype, de l’état affectif d’angoisse. Le Ca est un activateur permanent de l’angoisse, car il est à la base du passage à l’acte : il y a donc une vraie lutte entre le Ca et le Moi. L’angoissé redoute de ne pas être à la hauteur. Le passage à l’acte est un danger qui pourrait venir confirmer que le sujet n’est pas capable de passer à l’acte.
Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.