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Mélanie Klein possède un point de vue différent de Freud concernant l’origine de l’angoisse de séparation. Pour elle, cette manifestation psychique serait avant tout liée aux phantasmes agressifs de destruction de l’objet. Comme les phantasmes de perte du sein maternel, les phantasmes de destruction généreraient de l’angoisse. Elle serait donc suscitée par les pulsions agressives des stades prégénitaux. Or, la nécessité de refoulement des pulsions destructrices créerait les premières fixations libidinales. Ce fonctionnement névrotique est pour autant indispensable, car il prépare l’enfant à la vie en groupe et à son intégration au sein de la société.

Être capable de vivre en communauté est primordial pour assimiler son Moi à la société. Les angoisses de disparition du groupe, de vide, de morcellement, de persécution, mais aussi l’angoisse dépressive, sont des processus internes à tout regroupement. Ces manifestations psychiques étant également spécifiques au stade oral, elles peuvent générer de nombreux processus défensifs. La vie en groupe peut de cette manière rappeler des traumatismes oraux et générer les mécanismes de clivage, de projection, voire d’identification projective. S’intégrer à la société serait donc une alternative à la réparation du Moi idéal de chacun des membres.

L’humain est un être social. Il est nécessaire qu’il fasse partie d’une communauté pour permettre son développement libidinal. Or, la société contemporaine veut que les contraintes que l’humain rencontre au cours de son développement soient réduites. Cette modification sociétale concerne le plan conscient, avec l’augmentation du bien-être et des libertés, mais également le plan inconscient. De fait, un manque de cadre implique un manque de protection, et donc indéniablement de l’angoisse. Une faille éducative concernant les interdits serait de cette manière une des causes menant aux névroses contemporaines. C’est pourquoi il est indispensable qu’un enfant connaisse les règles auxquelles il est et sera soumis dès son plus jeune âge.

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.