Avant tout, il est important de différencier les criminalistes des criminologues et des spécialistes de la criminalistique, car parmi ces trois métiers, seuls les criminalistes exercent réellement des tâches de juriste.
Roger-Marc Moreau est criminaliste (spécialiste en affaires pénales). Il défend en particulier les causes pour la défense. En France, l’avocat de la défense n’a aucun droit, ce qui laisse la place à un dysfonctionnement de l’institution judiciaire. Le criminaliste est donc là pour rétablir l’équilibre entre l’accusation et la défense.
Lorsqu’il n’y a pas de preuve absolue de culpabilité et que la personne nie les faits, le magistrat instructeur va être tenté d’apporter une analyse psychiatrique. Les conclusions sont en général influencées : les résultats doivent se conformer à la demande du juge. L’expert judiciaire est soumis à la volonté du juge d’instruction : c’est l’héritier du grand inquisiteur. L’expert cherche les aveux, et lorsque ces derniers se font tarder, il peut user de violence psychique (à défaut de physique, interdite de nos jours). La prison, ou détention provisoire, est également utilisée pour obliger les détenus à avouer. En l’occurrence, les aveux ne sont pas des preuves, car n’importe qui peut avouer par simple effet de la pression.
L’EFPP n’étant pas uniquement un centre de formation en psychologie, il propose également des enseignements en criminologie. L’intervention de Roger-Marc Moreau, lors du regroupement d’Aix en Provence est donc ciblée : le violence, à défaut d’être physique, peut bel et bien être psychologique.