Dans le cas de l’hypomanie, les patients peuvent, entre autres, penser qu’ils ne sont pas malades. S’ils sont conscients d’avoir fait un épisode de manie, ils peuvent penser qu’ils ne feront pas de rechutes. Ils peuvent souhaiter retrouver l’euphorie des épisodes d’hypomanie. Ils peuvent considérer que les médicaments sont des béquilles et que s’ils font preuve de force morale, ils pourront contrôler les variations de l’humeur. Des proches peuvent même déconseiller la prise de médicaments.
Selon Leventhal (1986), si le patient ne prend pas sa médication, on doit explorer ses craintes, ses attitudes et ses croyances avec vous :
- Facteurs démographiques : Est-ce que le patient est jeune et oublie ses médicaments par insouciance ? Est-ce qu’il est plus âgé et que des facteurs cognitifs entravent la prise de médicaments ?
- Facteurs environnementaux : Est-ce que l’entourage dit au patient de ne pas prendre ses médicaments ?
- Facteurs cognitifs : Est-ce que le patient croit qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients à prendre la médication ? Est-ce qu’on peut diminuer les inconvénients comme diminuer les effets secondaires, simplifier la posologie d’administration des médicaments.
- Est-ce qu’il croit être malade ? Est-ce qu’il croit que la maladie est assez grave pour qu’on doive la contrôler avec des médicaments ?
- Facteurs éducatifs : Est-ce qu’il connaît les signes de rechute ? Est-ce que son entourage les connaît ? Si oui, le patient peut être en mesure de demander l’augmentation de la dose de certains médicaments s’il détecte des signes qui annoncent une rechute.
Plutôt que d’être rigide concernant la médication il est préférable d’encourager le patient vers une discussion ouverte au sujet de la médication avec le patient : tout en maintenant que la médication est nécessaire, le thérapeute peut faire valoir au patient qu’il est celui qui doit prendre la décision d’adhérer ou non à ce point de vue.
Il est possible de favoriser la prise de la médication :
- En évoquant l’évolution de la maladie : sans traitement, plus il y a de rechutes, plus celles-ci sont rapprochées, durables et intenses.
- En diminuant les effets secondaires de la médication.
- En simplifiant le régime d’administration par instauration d’astuces.
La psychoéducation envers les différentes formes cliniques qui régissent les troubles maniaques peut être réalisée par des thérapeutes formés et avertis à traiter ce type de thématique. C’est pourquoi les formations certifiantes de l’EFPP aident à cela.