Les patients hypomanes sont sensibles au stress. Ainsi, des événements perturbateurs peuvent favoriser l’apparition de rechutes en manie. Chacun est sensible à certains types d’événements. Par exemple, on note que le perfectionnisme et le besoin d’approbation se retrouvent souvent chez les hypomanes. Or si un patient tient beaucoup à l’approbation d’autrui ce qui peut conduire à des pensées dysfonctionnelles comme « si on ne m’approuve pas, je ne vaux rien », les chances de rechute en cas de conflit interpersonnel ou de rupture sont plus élevées (le patient finit par conclure qu’il ne vaut rien).
D’autre part, si sa valeur personnelle dépend de ce qu’il accomplit : « je vaux quelque chose si je finis mes études ou si je travaille fort », il peut, suite à un épisode maniaque, essayer de « rattraper le temps perdu » : il se met alors à travailler fort dès qu’il a un peu d’énergie, diminue les heures de sommeil, néglige les loisirs, diminue la dose des médicaments s’il est sous traitement.
Ce cercle vicieux entraîne des rechutes à courte échéance. On peut dans ce cas encourager le patient à ne pas définir sa valeur personnelle selon le jugement d’autrui ou son labeur.
Pour une vie équilibrée, il faut essayer de :
- Ne pas négliger sa vie personnelle
- Ne pas faire trop d’heures supplémentaires
- D’accomplir une tâche de façon progressive en travaillant un peu chaque jour
- Savoir dire non (affirmation de soi)
Aussi, selon le concept de la haute expression émotive (High Expressed Emotions), si l’individu est soumis à des critiques, de l’hostilité, une sur-implication émotive de son entourage comme sa famille, il risque de faire une rechute.
Cependant, les problèmes avec l’entourage sont fréquents lorsque l’individu est atteint d’hypomanie. Lors des épisodes d’hypomanie, les dépenses excessives, l’irritabilité et les projets grandioses peuvent inquiéter et irriter les proches. Avec le temps, certaines familles deviennent surprotectrices et infantilisent le patient en gérant sa vie ou ses finances. D’autres prennent leurs distances pour se protéger émotivement ce qui peut être interprété comme un rejet.
De plus, on sait que les capacités de résolution de problèmes interpersonnels sont diminuées chez les patients souffrant d’hypomanie. Ceci peut aussi exacerber les tensions interpersonnelles. Il peut donc être intéressant de faire de la psychoéducation auprès du patient et de la famille. En effet, si la famille est au courant des causes, signes et symptômes de la maladie, utilité et limite du traitement, elle peut offrir un soutien plus efficace au patient.
Cette symptomatologie souligne l’importance de ce que vous leur enseignez, et des techniques de communication au cours de la session dédiée à l’affirmation de soi. Il sera aussi intéressant d’apprendre les techniques de résolution de problème afin de diminuer les conflits interpersonnels qui pourraient favoriser un épisode maniaque.
La psychoéducation envers les différentes formes cliniques qui régissent les troubles maniaques peut être réalisée par des thérapeutes formés et avertis à traiter ce type de thématique. C’est pourquoi les formations certifiantes de l’EFPP aident à cela.