Ce sont les anomalies de la construction de la personnalité ou les expériences passées que le patient a subies qui se combinent à un terrain génétique particulier.
Les causes passées peuvent être :
1) Endogène : La tristesse pathologique apparaît sans raison apparente, demeure inexpliquée ou immotivée. Il y a au départ un écart croissant entre les idées dépressives et la situation que l’entourage croit responsable. Il n’y a en effet pas ou peu d’évènements déclencheurs à la dépression et souvent des antécédents de trouble de l’humeur sont retrouvés dans la famille. Il y a donc un fort facteur génétique. On retrouve parfois des formes délirantes, stuporeuses ou confuses.
2) Névrotique ou neurotique : la tristesse est ici due à un évènement qui apparaît minime, banal voire même paradoxal (promotion, succès, mariage, déménagement, séparation suite à une relation sans importance).
Le facteur déclenchant rapporté ne constitue pas un traumatisme objectivement parlant. L’évolution dépressive paraît donc disproportionnée ou exagérée par rapport à l’évènement. Cette exagération apparente s’explique par le caractère névrotique de cette forme de tristesse car elle rentre en résonance ou rappelle symboliquement une problématique inconsciente. Elle est donc reliée à une situation ou un conflit interne passé qui a été refoulé par le patient au cours de son enfance :
- Vécu d’abandon lié au divorce des parents, crainte de se retrouver face à un seul parent.
- Frustration précoce devant des parents trop sévères, durs ou froids.
- Souffrance psychique due à des parents peu attentionnés, attentifs ou chaleureux.
- Violence des parents, enfermement ou abus sexuels.
Ce complexe se trouve accidentellement réactivé par la situation actuelle du patient et entraine une décompensation imprévue sur un mode dépressif qui est surprenante pour l’entourage comme pour le patient lui-même qui explique clairement qu’il ne comprend pas ce qui lui arrive. Dans ce cas précis, un travail psychanalytique sera utile à la thérapie et l’épanouissement du patient.
3) Réactionnelle : la dépression s’est produite peu de temps après un événement objectivement traumatisant unique.
4) D’épuisement : La dépression est la conséquence de la succession ou la répétition d’évènements défavorables dont a conscience le patient. La répétition traumatique pendant des mois voire des années provoque une surcharge affective excessive aboutissant à un épuisement émotionnel sous forme de dépression. Il peut s’agir d’agressions répétées, de conflits conjugaux répétés, de personnes rabaissant ou blessant systématiquement le patient, d’aidants qui subissent les symptômes répétés d’une personne malade dans leur entourage et dont ils s’occupent.
Les formations certifiantes de l’EFPP mettent à disposition des stagiaires un ensemble de ressources, afin de les distinguer et de se faire sa propre idée sur les diverses pathologies analysées.
