Le mythe d’œdipe n’est plus à démontrer depuis que Freud en un fait un pilier de la psychanalyse. Marc André Cotton met au jour les progressions de la compréhension des transmission générationnelles. S’agit-il donc de culpabiliser l’enfant ou de reconnaître le poids de son histoire familiale ?
Les premières critiques sur le complexe d’œdipe viennent de Freud. Elles révèlent que l’enfant est un substitut parental. L’œdipe ne serait autre que le résultat d’actes commis par les adultes : l’enfant s’identifierait à l’agresseur. Les enfants seraient également obligés d’aplanir les conflits familiaux et de supporter les fardeaux transgénérationnels en composant tant bien que mal avec eux. L’intégration en son sein des névroses des ancêtres engendrerait une perte de confiance chez l’enfant : il se soumet aux exigences parentales au détriment de sa propre sensibilité et identité. L’enfant aurait donc le rôle de substitut parental si une des figure parentale connaît des difficultés d’ordre névrotique (Ferenczi, 1932).
Freud racontait l’histoire d’un fils qui tue son père alors que les mythes grecs sont basés sur des propos inverses : le roi de Thèbes ordonnait le meurtre de son nouveau-né pour échapper à la malédiction d’un scénario inverse. Ne pouvant arriver à ses fins, l’enfant a été adopté et sauvé à son insu. Arrivé à l’âge adulte, Œdipe entreprendrait un voyage pour remonter jusqu’à la vérité sur ses origines. Il serait même confronté à son père sans le savoir au cours d’un combat mortel. L’ancien nouveau-né, dont la seule issue devait être mortelle, inversa la tendance en tuant son propre père.
Cette histoire fait écho avec celle de Freud. En effet, coupable d’abus sexuels sur ses enfants, son père s’est vu attribué l’hystérie de son frère. Freud ne souhaitant pas assimiler son père à un pervers, il imagina le complexe d’œdipe. La psychanalyse attribua donc à ses clients l’intégrale responsabilité de leurs souffrance pour ne pas remettre en cause les traumatismes causés par les ancêtres.
Notion centrale de la psychanalyse, le complexe d’œdipe exprime de nombreuses sources inconscientes. Cette instance étant également majeure dans l’approche hypnothérapeutique, elle pourrait être prise en compte pour comprendre l’origine de certains maux psychiques. Associer l’hypnose à la psychanalyse serait désormais possible grâce aux formations proposées par l’EFPP.
Source : Marc André Cotton