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Le point commun entre les TCA et les addictions

D’un point de vue psychanalytique, les TCA sont des addictions. En quoi révéler ce type de trouble à l’âge adulte sous-entend t-il un traumatisme oral ?

Les zones érogènes de la première année de vie de l’enfant sont la bouche et les lèvres. Par leur intermédiaire, la nourriture stimule le circuit de la récompense et génère du plaisir. Lorsqu’il y a une fixation à ce stade archaïque, l’adulte aura tendance à régresser et donc à développer des névroses “orales” : troubles alimentaires ou addictions. Par ce retour en arrière, l’individu cherche à retrouver la sensation de plaisir liée au nourrissage et en devient dépendant. Néanmoins, chaque régression orale révèle diverses formes d’expression (Tousseul, 2020). En effet, à la différence de la boulimie et de l’hyperphagie, l’anorexie ne témoigne ni d’une impulsivité, ni de l’assouvissement d’un besoin ou d’un plaisir (Perroud et al., 2015 ; Duriez and Gorwood, 2018).

L’étude menée par Boraska et al. en 2014 révèle quant à elle qu’il existe des variants génétiques permettant de différencier la restriction de la compulsion. Bien que l’échantillonnage soit trop faible et les résultats non significatifs, certains critères mettraient en doute l’association Anorexie – Addictions (Boraska et al., 2014).

Présenter une pathologie plutôt qu’une autre n’est pas un hasard. Bien que la fixation soit commune, le développement libidinal de chaque patient peut être radicalement différent. La vie psychique conditionne ainsi le choix d’une névrose spécifique. L’alcoolisme est, par exemple, une volonté de fuir ses responsabilités physiques et affectives en vue de ne pas souffrir. Le tabagisme révèle quant à lui un besoin d’occuper un vide, le plus souvent d’ordre affectif. L’anorexie est, pour sa part, liée à une faible estime de soi et à une envie inconsciente de disparaître. Enfin, le boulimique cherche à combler un vide intérieur (Martel, 2007).

La nourriture servant à combler un manque d’amour, elle n’est pas choisie au hasard par les personnes souffrant de TCA. La dépendance envers l’aliment touche autant la boulimie et l’hyperphagie que l’anorexie. La différence repose toutefois sur l’idée que le patient se fait de la pratique alimentaire. Ce sont alors les comportements qui prédisposent à un TCA spécifique. Dans les formes restrictives, même s’il y a une sensation de faim, l’individu met

ses besoins vitaux en silence pour garder le contrôle sur ses actes (Martel, 2007).

Comprendre les mécanismes addictifs qui entrent en jeu dans les pathologies alimentaires peut être utile dans le traitement psychothérapeutique. Les formateurs de l’EFPP s’efforcent de mettre à disposition de leurs stagiaires, des outils alternatifs pour contourner et déjouer les pathologies addictives.