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Marginalisation chez le fou et le génie

L’enjeu permanent de notre existence est alors de parvenir à des compromis satisfaisants pour ne pas se faire léser dans nos désirs intimes, pour ne pas compromettre notre relation avec les autres. Rechercher des compromis avec les moyens dont on dispose, avec nos défenses. Tous les compromis ne sont pas satisfaisants : les personnes égocentriques pensent à leurs propres désirs au détriment de ceux de leurs proches. On va de la convivialité à l’isolement, de la reconnaissance sociale à la marginalisation. Il revient à chacun de trouver le bon équilibre.

Il y a toute une différence entre le fou et le génie. Beaucoup de génies ont échappé à la folie par la reconnaissance. Ça leur a évité l’aspect pathogène de la marginalisation, en leur laissant une place dans la société. L’enfermement dans la folie est un cercle vicieux, celui du rejet social, du repli sur soi.

La normalité fonctionnelle repose sur un authentique compromis entre exigences pulsionnelles, désirs, et contraintes sociales. S’aimer soi-même avec l’héritage de son passé, avec la marque des heureux et malheureux événements, avec ses défauts et qualités, et faire de même avec les autres, les prendre comme ils sont. C’est donc être en accord avec le monde qui nous entoure, alors qu’être normal se démarque ainsi clairement de l’affirmation suivante « Ne pas avoir de problèmes », nos existences sont marquées par les problèmes, ils sont l’essence même de la complexité des rapports humains et des questions de vie, de mort, de dépendance, d’amour, de désir…

Il y a une continuité entre le normal et le pathologique : c’est une question de degré. Le trouble est un constat de la vie quotidienne, il va nous dévoiler au regard d’autrui et également à nous-même. Les symptômes sont aussi des formations de compromis (réponse au conflit), mais ce sont des compromis insatisfaisants et malheureux. Ils ont aussi une fonction positive, car ils permettent de fixer l’angoisse et procurent des bénéfices secondaires.

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.