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Méditation et psychanalyse : Deux voies vers l’essence de l’être

Il existe des chemins qui semblent opposés, mais qui se rejoignent en un point unique : celui de la découverte de soi.

La psychanalyse et la méditation empruntent ces voies, chacune avec son langage, chacune avec sa quête.

La psychanalyse, d’une précision chirurgicale, plonge dans les abîmes de l’inconscient, déterre les ombres que nous préférerions oublier.
Elle dévoile les strates cachées de notre psyché, celles où se logent les désirs inavoués, les peurs refoulées.
C’est un voyage exigeant, où chaque pas éclaire une zone d’ombre, où chaque révélation devient une clé pour déchiffrer le mystère intérieur.

La méditation, quant à elle, ne cherche rien, ne déterre rien, ne révèle rien.
Elle est présence pure, un espace ouvert où tout peut se déposer sans que rien ne s’accroche.
Là où la psychanalyse fouille, la méditation laisse être.
Les pensées s’élèvent et se dissipent comme des vagues effleurant le rivage, sans bruit, sans heurt.
C’est un abandon tranquille, une plongée dans l’instant qui permet de goûter au silence qui habite l’être.

Ce qui est fascinant, c’est que ces deux pratiques, d’apparences antagonistes, se rejoignent dans leur essence.
La psychanalyse éclaire, dissèque, décompose pour que l’on puisse comprendre les mécaniques secrètes qui nous animent.
La méditation, elle, ne cherche ni à comprendre ni à décomposer, mais à accueillir sans résistance.
C’est là que réside leur complémentarité : l’une éclaire, l’autre libère.

Ainsi, je me retrouve à naviguer entre ces deux mondes. D’un côté, je plonge dans l’introspection psychanalytique, une plongée en eaux profondes où chaque découverte est une victoire contre l’ignorance.
De l’autre, je me laisse flotter dans la méditation, sans but, sans quête, simplement présente à ce qui est.

Dans cet équilibre fragile, entre analyse et contemplation, je découvre que l’esprit humain est à la fois un labyrinthe complexe et un espace infiniment simple.

Finalement, ces deux voies m’amènent au même point : celui où la quête cesse, où il n’y a plus rien à chercher, juste à être.

Dans ce moment, l’essence de l’être se révèle, comme une vérité qui n’a jamais vraiment eu besoin d’être déterrée.

Chirine Zahid