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Modification et refoulement de la réalité

Dans la névrose, il existe une sur-influence de la réalité. Cette dernière n’est pas source de déni comme dans la psychose, mais elle est dénéguée et modifiée. Le Moi est suffisamment différencié pour être capable de s’adapter aux exigences du réel. Il est ainsi analysé, en vue d’étayer une stratégie de défense, face à un monde extérieur incertain et insécure.

Par le processus d’étayage, le Moi névrotique est capable de rejeter les pulsions qu’il considère comme intolérables. L’individu redoute sa libido et ne sait pas s’il est capable de la gérer. Il utilise un fragment acceptable du Ca pour réprimer une portion considérée comme inconcevable. Ceci est possible grâce à l’utilisation d’un mécanisme de défense : le refoulement.

Précurseur de la névrose, le refoulement entraîne des conséquences sur tout le développement libidinal de l’individu. Toute pulsion rejetée génère une angoisse et implique indirectement le besoin de maîtrise de l’environnement. L’appréhension de ne pas pouvoir contrôler ce qui vient de l’intérieur cherche à être compensée par une emprise sur l’extérieur (Madet, 2022). Cette tentative de retour d’une information inconsciente dans le conscient associe donc une nouvelle fois la névrose, au refoulement, à l’angoisse, mais également à un pare-excitation strict (Bion, 2003).

Le névrosé a également recours au fantasme. Improductif, ce mécanisme de défense est très énergivore. Présent dès la naissance, il serait « normalement » mobilisé au cours de la première année de vie, moment où le Moi idéal a une place prépondérante. Il offre à l’enfant les ressources nécessaires pour reconstituer une réalité plus conforme à ses désirs. Néanmoins, fantasmer à l’âge adulte est pathologique. Cela témoigne d’une régression à un stade archaïque, par la recherche d’une réalité plus satisfaisante. Le fantasme met ainsi au jour l’importance de trouver un substitut au contenu refoulé par le névrosé, et indirectement d’avoir accès au déplacement et au symbolisme.

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.