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Le complexe d’œdipe appartient à la phase phallique du développement psychosexuel de l’enfant. Cette période s’étend environ de 3 à 6/7 ans, et précède une période d’accalmie des pulsions, et de récupération à la suite des bouleversements de l’œdipe : la période de latence. C’est une production inconsciente et fantasmatique du psychisme d’un individu. Ainsi, le fantasme est intimement lié au complexe d’œdipe, en l’organisant et en permettant sa compréhension . Pour Freud, cette organisation est liée à la « voix des parents », aux « exigences de la civilisation » et aux lois symboliques de prohibition de l’inceste et du parricide. De fait, l’incestuel est un concept qui permet de rendre compte du rôle joué par les relations familiales inter ou transgénérationnelles. Le développement libidinal de l’enfant est structuré par ce dispositif symbolique. L’œdipe est donc invérifiable dans la réalité et uniquement analysable grâce aux comportements de l’enfant (Kancyper, 2011 ; Defontaine, 2002).

Dans la chronologie du développement libidinal, l’enfant pense que tout le monde possède un phallus, et donc un fantasme de pénis ou clitoris. Cette période est considérée comme la prémisse universelle du pénis, signe de pouvoir et de puissance. Néanmoins, l’œdipe masculin est différent de l’œdipe féminin, sans en être opposé. En principe, le garçon et la fille suivraient le même cheminement. A la fin du stade anal, l’enfant peut s’identifier comme un être à part entière, et distinguer les deux sexes. Cette différenciation est régie par des facteurs psychologiques et sociaux, ces derniers ayant davantage de poids que les facteurs anatomiques (Gibeault, 2019).

Le garçon désire tout d’abord la mère, la voyant comme objet sexuel. Son amour envers le père va ensuite lui donner l’envie de l’imiter, et de devenir à son tour ce modèle idéalisé. L’ambivalence de ces deux sentiments crée le complexe d’œdipe. Le désir envers la mère sera inhibé par un sentiment d’angoisse, lui-même provoqué par la présence du père, la loi de prohibition de l’inceste, mais également la menace de perdre le phallus. La peur de castration contribue donc à l’instauration de cette angoisse, menant à l’inhibition de son désir.

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.