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Suicide et tentative

« La pensée du suicide est une puissante consolation. Elle aide à bien passer plus d’une mauvaise nuit ».- Friedrich Nietzsche. Bien qu’il soit normal d’avoir quelques pensées morbides sur le suicide, lors de passages tumultueux, la période doit par ailleurs rester brève. Cette constatation aider à intégrer certains sentiments ou évènements difficiles et à aboutir à un ajustement face aux difficultés. En quoi la mobilisation des ressources adaptatives aide t-elle à dépasser des événements douloureux ?

Bien que l’accès aux pensées morbides ou suicidaires soit normal, ses pensées ne doivent pas pour autant être intenses, prolongées et accompagnées d’une symptomatologie dépressive. Ces dernières seraient dès lors pathologiques et doivent motiver une consultation chez un thérapeute.

Le suicide, quant à lui, correspond à l’acte volontaire et réussi de mettre fin à son existence physique en interrompant définitivement toutes les fonctions biologiques du corps. La tentative de suicide correspond à tout acte délibéré visant à accomplir un geste de violence sur sa propre personne de différentes manières :

  • Arme à feu.
  • Phlébotomie (section des veines).
  • Précipitation en fonction des lois de la physique sur Terre et les contraintes anatomiques : hauteur de plus de 12 mètres ou une vitesse de chute de plus de 17m/s.
  • Pendaison avec rupture des vertèbres cervicales si chute : l’arrachement de l’extrémité supérieure de la moelle épinière (le tronc cérébral) provoque une atteinte des centres nerveux qui commandent la respiration et certaines fonctions cardiaques, entraînant l’arrêt brutal de leur fonctionnement d’où une perte de conscience quasi instantanée.
  • Si la pendaison se produit sans chute, la mort est plus lente et résulte d’une strangulation avec compression des veines jugulaires et artères carotides. Le patient peut donc parfois être encore sauvé. Intoxication au gaz.
  • Intoxication médicamenteuse.

Les équivalents suicidaires sont des conduites à risques mettant en jeu la vie du patient sans qu’il en ait réellement conscience comme le fait de ne plus s’alimenter, de ne plus prendre un traitement pour une pathologie chronique, de prendre des toxiques à haute dose (alcool) de conduire dangereusement en voiture.

Dans son organisation, le suicide peut être : Ingénieux et prémédité. Le patient prépare méthodiquement son suicide et les moyens d’y parvenir. Impulsif, il s’agit du raptus suicidaire ou le passage à l’acte est soudain. La tendance à l’impulsivité (tel que les TCI) chez un patient déprimé est donc un facteur de risque.

La crise suicidaire est une crise psychique dans un contexte de vulnérabilité avec l’expression d’idées et d’intentions suicidaires. Il s’agit d’une période transitoire dans la vie d’un individu ou ses ressources adaptatives sont épuisés et les mécanismes d’ajustement dépassés. Le patient suppose qu’il est dans une impasse avec un échec des différentes alternatives envisagées. Le suicide est alors considéré comme l’unique solution pour sortir de la crise qu’il traverse. Cette crise est réversible et transitoire et va nécessiter votre aide et votre soutien thérapeutique ainsi que celui de l’entourage.

Bien que peu agréable à aborder avec son patient, la fréquence de suicide implique obligatoirement d’être formé à cela. Les formations certifiantes de l’EFPP sont riches d’enseignements afin de comprendre les tenants et aboutissants de ce type de comportements.