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Le modèle de la gestion hédonique de Brown : de la tolérance à la rechute

Comme l’addiction est un processus qui a pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur en dépit des conséquences négatives, une fonction de gestion mentale de ce plaisir s’implique telle que la fonction de gestion hédonique. En quoi permet-elle de gérer la relation Désir – Plaisir- Manque ?

Après les composantes de la saillance et du conflit, interviennent celles de la tolérance, du manque, de l’euphorie et de la rechute.

La tolérance implique que le patient ait besoin d’augmenter de manière croissante l’activité addictive, nécessaire pour atteindre les mêmes effets qu’au début de l’addiction.

Le manque correspond quant à lui à des sentiments de déplaisir et/ou des effets physiques négatifs quand l’activité addictive est interrompue ou soudainement réduite. Il en résulte un sentiment de nervosité, d’irritation et d’agitation.

L’euphorie, le soulagement et la modification de l’humeur sont des effets de l’activité addictive si puissants que la consommation d’alcool provoque un pic de plaisir et une sensation de relaxation ou d’apaisement. Le patient fini par boire pour se relaxer ou s’apaiser. Il est possible d’entendre « c’est pour me réveiller le matin » et « pour m’apaiser le soir », voire « pour bien dormir ». Ceci mène à un rebond de contre-effets lorsque l’activité cesse (c’est le manque) et quand ce manque arrive à un certain niveau, la seule façon d’éviter les sentiments pénibles est de trouver un soulagement en recommençant l’activité addictive à la première opportunité.

La rechute est enfin une tendance à des retours répétés vers les anciens modèles de comportements addictifs et, dans les cas les plus extrêmes, un haut niveau d’activité addictive peut être rapidement restauré, même après plusieurs années d’abstinence. Il est donc difficile d’abandonner la boisson mais très facile d’y revenir. Ceci explique le risque de rechute.

Tous ces mécanismes spécifiques aux addictions doivent être connus de tout praticien en psychothérapie. C’est pourquoi les enseignements appropriés y sont proposés dans les formations certifiantes de psychopraticien et psychopathologie de l’adulte, au sein de l’EFPP.