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Une histoire d’angoisse

L’angoisse névrotique est d’ordre castratrice. Elle se manifeste de trois manières différentes. L’anxiété générale est tout d’abord caractérisée par une angoisse flottante, prête à s’attacher à n’importe quelle représentation. Néanmoins, lorsque cette manifestation psychique est associée à une représentation particulière, on est en présence d’une phobie spécifique. Enfin, si l’angoisse s’accumule considérablement sans qu’il n’y ait d’échappatoire possible, elle peut mener à des tendances hystériques. À titre indicatif, l’hystérie est une névrose au cours de laquelle la personne redoute ses propres réactions. Au même titre que la dépression, le conflit est interne et le mécanisme introjectif (Bion, 2003). La pathologie dépressive est toutefois considérée comme le summum de l’angoisse, du fait de la paralysie et de la passivité de l’individu. Le conflit intrapsychique est si intense que la pulsion de mort destitue la pulsion de vie chez le dépressif.

L’angoisse enfante dans la fuite (Faure, 2022). A l’origine de tout processus de refonte résident de violentes forces opposées. En l’occurrence, une intense montée d’angoisse ne peut être allégée que par des processus d’illusions mnésiques, tels que l’hallucination et le délire. Dans les formes avancées de la névrose, une fuite de la réalité pourrait ainsi voir le jour, et indirectement mener à une tendance, voire à une issue psychotique. Dans ces deux pathologies, il existerait donc une perception erronée de la réalité.

Dans la psychose, le danger provient uniquement de l’extérieur. Le conflit est externe, et le pare-excitation est allégé par rapport à la névrose (Bion, 2003). La pathologie est caractérisée par deux phases. Indifférencié, le Moi se coupe tout d’abord du principe de réalité. Il se met au service du Ca, en niant tout ou partie du réel. Il existe une prévalence pathologique du narcissisme primaire. La réalité extérieure est donc déniée, oubliée et cherche à être remplacée par la prédominance du Ca. Cette perte de la réalité n’exclut pas que le fragment réel dénié tente de réintégrer la vie psychique de l’individu. C’est pourquoi, dans cette pathologie, la majorité de l’énergie allouée est mise au profit des mécanismes de perte de la réalité.

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.