Les facteurs de chronicisation sont biologiques, psychologiques et neurocognitifs. Une maladie chronique peut tout d’abord s’expliquer par une importante fragilité cognitive. Le corps s’étant habitué et adapté à un symptôme prolongé, le système cérébral et le circuit de la récompense ne peuvent être qu’impactés. Le taux d’altération du fonctionnement cognitif est en effet parfois considérable : 80 %. À l’aspect cognitif s’ajoute la biologie. Cette dernière exerce une importante influence sur les rituels pathologiques, et ce, malgré la rédemption. Enfin, d’un point de vue psychologique, la chronicisation peut être expliquée par l’association avec d’autres troubles psychiatriques : les troubles anxieux, les TOC, les troubles du contrôle des impulsions et la dépression nerveuse (Di Lodovico et al., 2020).
Depuis 2003, les données sur la chronicisation sont plutôt encourageantes : la durée des symptômes d’anorexie tend par exemple à diminuer. Toutefois, malgré cette avancée favorable, il existe encore de nos jours une importante proportion de personnes qui ne guérissent jamais : 33 %. La recherche doit alors considérer ce pourcentage pour adapter les mesures de prises en charge.
Dans les familles où l’adolescent est malade psychiquement, la thérapie systémique serait indispensable pour prétendre à une rémission durable et limiter le risque de chronicisation. Elle permettrait de rétablir significativement les relations familiales chez plus de la moitié des patients. Pour autant, nombre d’entre eux n’ont pas encore pu savourer cette réussite. Il s’agit par exemple d’adolescents hospitalisés ou dont les parents sont absents : la thérapie systémique ne peut alors être réalisée dans de bonnes conditions (Selvini et al., 2003).
La vie sentimentale étant très souvent mise de côté le temps de la maladie, la tendance est différente une fois la rémission entamée. En effet, la plupart des patients retrouve une vie sentimentale normale : le traumatisme affectif ou sexuel peut par exemple être dépassé (Martel, 2007). Réussir dans les domaines scolaires et professionnels est tout aussi important qu’avoir accès aux relations affectives. Les thérapies individuelles montreraient qu’il est indispensable d’aborder ces thématiques avec le patient (Lévêque et al., 2021).
Les facteurs de chronicisation sont analysables grâce aux formations à distance de l’EFPP. Parmi elles, la formation de praticien en hypnose, de systémicien ou encore de psychopraticien.