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De la mélancolie au suicide

Le trouble de l’humeur dit « mélancolique » peut, s’il n’est pas traité, mener à une issue irréversible. En quoi le trouble bipolaire peut-il conduire à l’irréparable : le suicide ?

La mélancolie est un trouble de l’humeur. Il s’agit d’une forme sévère de dépression. Pour mémoire, la dépression fait partie des troubles de l’humeur. L’humeur ou la thymie est une disposition affective dominante ou tonalité affective qui colore la perception qu’un individu possède du monde et module son activité cognitive, motrice et somatique.

L’humeur est un continuum dont les pôles (les extrêmes) ou la forte oscillation sont considérés comme pathologique. On parle donc de continuum thymique entre le pôle de la tristesse extrême qui est la dépression et l’euphorie extrême qui est la manie.

La mélancolie est l’extrême du pôle de la dépression dans le continuum de l’humeur. On  parle parfois de dépression mélancolique. Elle évolue plus volontiers à partir d’une forme endogène de dépression. Les critères diagnostics du DSM 5 sont les mêmes que pour la dépression mais avec une symptomatologie plus grave. Le patient présente donc un tableau dépressif plus intense, qui peut être traité grâce à certains médicaments.

  • Tonalité dépressive du contenu de la pensée  : tristesse intense, douleur morale élevée, culpabilité importante, expression d’idées proches du délire sur des thèmes de dévalorisation, d’échec, de culpabilité, de ruine ou d’incurabilité.
  • Émoussement affectif : anesthésie affective (le patient ne ressent plus d’affect), sensibilité aux stimuli très réduite.
  • Troubles psychomoteurs : agitation ou ralentissement moteur extrême se rapprochant d’une inhibition globale (clinophilie : le patient ne se lève plus du lit).
  • Troubles somatiques ou instinctuels : baisse majeure de l’appétit, anorexie importante, absence de toute forme de libido, insomnie sévère ou parfois hypersomnie, souvent le réveil matinal est précoce et on peut observer une amélioration vespérale.
  • Idéations suicidaires : Les pensées concernant la mort son constante et parfois verbalisées, le plus souvent avec une forte réticence où seule l’inhibition psychomotrice empêche le sujet de passer à la réalisation de l’acte suicidaire. Quand la tentative s’effectue, elle est le plus souvent efficace et aboutit à la mort à la différence des épisodes dépressif caractérisé classique ou les tentatives sont plus fréquentes mais aboutissent rarement au succès de l’acte suicidaire, il s’agit plus de l’expression d’une détresse.

Le risque de suicide effectif étant élevé, cette forme de dépression engage le pronostic vital. La dépression mélancolique est donc une urgence médico-psychiatrique. Le patient devra  être dirigé vers un service d’urgence psychiatrique pour une prise en charge rapide et une hospitalisation en service de psychiatrie.

L’EFPP s’efforce de donner les outils nécessaires pour que tout stagiaire certifié puisse savoir comment évaluer le risque suicidaire chez un patient dépressif.

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