La pratique de la respiration consciente rend primordial le fait de rester vigilant à l’instant présent. en quoi cet état permet-il ensuite d’observer ses sensations corporelles ?
La respiration consciente peut être dirigée par le thérapeute, s’il est formé à cela. Il est possible de guider le patient de cette manière :
« Observez votre respiration : c’est la pleine conscience respiratoire. Lorsque vous respirez par le nez, tentez de sentir l’air qui rentre par la narine gauche avec une sensation d’air frais et l’air plus chaud qui ressort par cette même narine gauche. Reproduisez la même chose pour la narine droite : sentez l’air frais qui rentre par la narine droite et l’air plus chaud qui ressort par cette même narine droite. Ensuite, tentez de sentir l’air qui rentre par la bouche, et qui sort par la bouche (deux ou trois fois). »
Certains patients aiment imaginer un flux d’air de couleur bleue.
Respirez naturellement, ne cherchez pas à contrôler le rythme de votre respiration, ni à compter ou à imposer un rythme. Vous êtes l’observateur qui est le témoin de votre cycle respiratoire. Il est préférable de ne pas intervenir. Si par la suite vous avez des difficultés à vous concentrer sur la respiration, vous pouvez respirer par la bouche ».
Une fois que le processus a été intégré par le patient, il peut ressentir les sensations corporelles en déplaçant son attention. Le praticien peut alors étayer de cette manière :
« Au cours de cette phase, laissez votre esprit vagabonder, voyager librement. Observez la première pensée, image ou idée qui se forme devant l’écran de votre attention. Continuez à observer cette pensée ou cette image qui se déploie devant votre conscience. La nature de ces pensées n’a aucune importance. Il vous suffit de laisser venir cette première pensée quelle qu’elle soit (bonne, mauvaise, farfelue, concrète, violente, absurde, logique, anxiogène, sereine). Une fois de plus, en les acceptant, sans les juger ni les analyser, vous prenez une position d’observateur. Si ces pensées s’accompagnent de certaines émotions ou certains états mentaux, comme la colère, la tristesse, l’inquiétude ou l’anxiété ; la procédure reste la même : vous acceptez ces émotions. Vous les laissez venir, et vous les observez en vous, ainsi que les sensations qui y sont associées. Ne tentez pas de les bloquer car alors vous seriez dans le contrôle, et dans la méditation, il est plus efficace de ne pas contrôler, mais simplement d’observer ».
Observer son corps de l’intérieur est désormais possible grâce au mindfulness. Cette pratique, proche de l’hypnose sur de nombreux aspects, se veut complémentaire et facilitatrice de la psychothérapie, individuelle ou groupale. C’est pourquoi certains stagiaires de l’EFPP se spécialisent dans cette approche de relaxation.