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Thérapie cognitive : le dialogue socratique

Le dialogue socratique, tel qu’il nous est rapporté par Platon dans ses Dialogues où il met en scène Socrate, a pour but d’amener les interlocuteurs à s’interroger sur leurs opinions et leurs croyances et par là à s’interroger sur eux-mêmes, c’est-à-dire sur le sens de leurs pensées et de leurs actions. En quoi ce dialogue peut-il est utile en thérapie cognitive ?

Dans la littérature, le dialogue socratique est souvent associé à la restructuration cognitive. En thérapie cognitive, le dialogue socratique va ainsi aider à faire comprendre l’aspect erroné ou dysfonctionnel des pensées du patient par lui-même et faire émerger une solution : la pensée alternative réaliste.

Par le dialogue et ses questions, le thérapeute amène son patient à trouver lui-même la solution à son problème cognitif. Le patient va ainsi considérer qu’il est le porteur de cette nouvelle idée et aura plus de faciliter à l’accepter et à l’utiliser.

En posant des questions, cela permet au patient d’examiner différentes perspectives par rapport aux pensées dysfonctionnelles (« fumer va me détendre ») et d’en dégager les conséquences. Cela va favoriser le fait de se focaliser sur les pensées à traiter, d’en tirer les conséquences possibles et de considérer d’autres perspectives pour comprendre et résoudre ses problèmes mentaux. Cela s’apparente à la découverte guidée appliquée aux pensées. Le patient va observer ses mécanismes cognitifs (auto-observation) et en prendre conscience avant d’éventuellement les changer. Quand le patient accède à l’idée qu’il y a peut-être une autre façon de penser, le changement de point de vue ou d’interprétation de la situation lié à l’addiction peut advenir.

Les étapes du dialogue socratique sont les suivantes :

  • Préciser les termes : Quoi ? Avec qui ? Quand ? Comment ? De quoi s’agit-il exactement ? Cela permet au patient de focaliser son attention sur le problème à traiter et d’en déterminer l’ampleur. Cette étape est celle de l’auto-observation.
  • Délimiter le niveau de croyance : Les pensées ne sont pas des faits. Il faut évaluer le pourcentage de croyance.
  • Évaluer les conséquences permet de continuer à discuter des hypothèses du patient sans mettre forcément en doute la réalité des faits. Cela permet de relativiser sa pensée.
  • Discuter de l’évidence : Considérer l’hypothèse du patient dans un premier temps comme bonne, puis dans un second temps chercher les arguments en défaveur de cette hypothèse.
  • Chercher les alternatives : trouver d’autres possibilités notamment dans les pensées alternatives. Le patient construit un autre point de vue concernant la situation.

Cette thématique est traitée en psychothérapie, au sein de plusieurs formations de  l’EFPP : TCC, psychopraticien, sophrologie, hypnose