Les prémices de l’anamnèse d’Anna ont été donnés via cet article. Qu’en est-il de sa première vraie relation sentimentale ? Et de ses rapports au sein de la fratrie, des fratries ?
La mère d’Anna était initialement protégée par son père, et aura inconsciemment choisi un homme beaucoup plus âgé pour retrouver la protection d’un autre père. En l’occurrence, elle s’est retrouvée veuve très rapidement, l’âge du premier mari étant relativement avancé. Mais alors, faire un deuxième enfant (qui plus est une fille), avec un autre homme, ne serait-il pas une trahison envers le premier mari (voire envers le père) ?
Le thérapeute a mis le doigt sur la fragilité psychologique de la mère d’Anna. Cette constatation permet de comprendre la raison du dysfonctionnement maternel, et de rassurer la patiente sur l’amour instinctuel qu’a sa mère envers elle. La famille s’est, à partir de ce moment, trouvée sans protection.
Du point de vue de la fratrie de sa mère, elle a un frère aîné et une sœur cadette. Cette dernière était tyrannisée par la maman d’Anna, qui avait un regard très supérieur sur sa sœur. L’interprétation pourrait être la suivante : “Anna, vous êtes la deuxième sœur de la fratrie. Inconsciemment, votre mère vous a rejeté de la même manière qu’elle a rejeté sa sœur cadette, la génération antérieure”. La maman a donc passé sa vie à avoir peur que sa sœur cadette, ou que sa fille cadette, prennent trop de place. Ceci est validé par le fait, qu’à la fin de sa vie, la maman de la patiente confondait la patiente avec sa propre sœur : l’amalgame est donc prouvé.
Au moment de la naissance d’Anna, la mère a été prise dans un double conflit : de loyauté vis-à-vis de son premier mari (père de substitution) et d’ambivalence entre les filles cadettes des deux générations. Tout ceci a poussé la mère de la patiente à mettre son enfant à distance, ce qui a aussi été créé dans le sens inverse, et qui définitivement rompu la relation mère-enfant.
A l’âge de 6 ans, Anna a été gardée pendant plusieurs jours par une tante. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à manger pour combler le manque d’amour de la mère. Elle aurait fait un rêve où elle nage dans une mer très sombre, où elle ne voit presque rien. Les poissons essaient de l’écarteler, et malgré son amour pour sa mère, elle la ressentirait comme dangereuse. D’un point de vue interprétatif, Anna cherche à entrer dans la MER, mais surtout de rentrer dans la MÈRE. Ce rêve répétitif s’est ensuite arrêté à ses 6 ans.
L’accompagnement d’Anna et la thérapie lui permettent de comprendre que tout n’est pas de sa faute, et que sa mère a essayé, tant bien que mal, de faire avec ses propres bagages. Il est évident que le surpoids d’Anna témoigne d’une incorporation pathologique de la mère.Pour avoir l’occasion d’échanger directement avec le thérapeute qui a eu affaire à cette patiente, il faudra se connecter au moment des visios en direct, proposées sur la plateforme de cours de chacun des stagiaires EFPP.