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Comment distinguer l’alimentation émotionnelle de l’alimentation intuitive ?

L’alimentation émotionnelle s’oppose à l’alimentation intuitive. Est-il possible de remplacer une pratique alimentaire pathologique par une relation saine avec la nourriture ?

L’alimentation émotionnelle vise à manger pour réguler et indirectement changer une émotion. Cela permet stratégiquement de faire face à un stress ou à une situation désagréable. Il s’agit ainsi de manger en vue d’amplifier une émotion positive, mais également de contrer une émotion négative. À court terme, cette pratique est efficace car elle apaise la souffrance psychique. À long terme, la répétition de ce type de comportement entraîne des conséquences délétères. En effet, les crises rétablissent instantanément un équilibre émotionnel, mais laissent très rapidement place à un sentiment de culpabilité, d’échec et d’impuissance. En effet, les aliments utilisés sont très souvent riches et gras. Ces critères sont nécessaires pour qu’un aliment puisse être dit « réconfortant ». Il est ainsi inévitable de ressentir une émotion négative à l’issue d’un épisode de frénésie alimentaire, ce qui renforce l’image péjorative que l’individu a de lui-même. Le patient entre dès lors dans un cercle vicieux pathologique : il réitère les crises pour pallier la faible estime qu’il a de lui (Varrault, 2021).

L’alimentation émotionnelle s’oppose à l’alimentation intuitive. Cette dernière consiste à retirer le contrôle volontaire, parfois pathologique (cf. anorexie mentale), par un contrôle physiologique inné chez tout être humain. Lorsque le cerveau de l’individu est conditionné depuis plusieurs années par une pathologie alimentaire, il est indispensable de le rééduquer. Ce travail de longue haleine permet à l’individu de retrouver une alimentation saine, de répondre aux besoins physiologiques et d’inhiber peu à peu les interventions émotionnelles.

Comprendre les émotions qui guident les compulsions alimentaires peut dès lors aider le praticien à orienter le suivi psychothérapeutique du patient. La psychanalyse est ainsi un outil majeur à la compréhension des troubles chez l’adulte. C’est pourquoi l’approche psychanalytique est proposée par deux formations au sein de l’EFPP : psychopraticien et psychanalyste. L’hypnose est également une pratique thérapeutique efficace face à l’alimentation émotionnelle. Les techniques d’induction hypnotique étant certes très variées, elles agissent toutes sur l’inconscient. Il s’agira par exemple d’induire des réactions émotionnelles telles que la peur, l’anxiété, le doute et la confusion. En l’occurrence, ces émotions peuvent prédisposer à des compulsions alimentaires (Zermati, 2022).