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Dépression nerveuse et anorexie mentale

Dans l’anorexie mentale, le psychisme étant altéré par d’importants troubles névrotiques, la pathologie dépressive peut être associée à ce trouble des conduites alimentaires.

La dépression nerveuse est un état pathologique marqué par une profonde tristesse, une dévalorisation individuelle et une importante culpabilité. Alain Ehrenberg, sociologue et chercheur français, décrit ce trouble de l’humeur comme étant la maladie de l’individu moderne. Elle succéderait, d’après lui, à la névrose. Contrairement au névrosé, le dépressif ne serait pas en conflit intrapsychique par l’intériorisation des normes sociales, mais il serait partagé entre le possible et l’impossible. L’angoisse ne viendrait donc pas trouver sa source dans ce qui est défendu de faire, mais plutôt dans l’impossibilité de le faire. Dès lors, l’impuissance interviendrait quand le sujet se sent incapable de quitter ses pensées négatives, l’obligeant de fait à se replier sur lui-même et à éviter toute remise en cause et responsabilisation. Inconsciemment, la dépression est une volonté de fuir une pression insupportable. Par ce mécanisme, le patient n’est donc pas en mesure de s’accepter en tant qu’être indépendant, unique et à part entière.

L’anorexie mentale et la dépression nerveuse se distinguent par plusieurs aspects. L’expression des pulsions de vie et de mort en est un exemple : la pulsion de mort est prépondérante dans la dépression, alors qu’il s’agit de la pulsion de vie dans l’anorexie. De fait, le patient anorexique œuvre pour atteindre ses objectifs de poids, alors que le dépressif est régi par l’inaction et l’impuissance.

L’anorexie et la dépression ont aussi des similitudes. Elles révèlent toutes deux la même fragilité psychologique : une conviction profonde d’impuissance. Lorsqu’un patient accumule ces deux maladies mentales, il est ainsi possible d’orienter le travail psychothérapeutique sur la notion d’impossibilité. La fatigue étant également un symptôme commun à ces deux névroses, la prise de poids influencerait, par là même, la capacité du patient à dépasser son trouble dépressif.

La dépression nerveuse peut prédisposer à l’anorexie, être induite par le trouble alimentaire lui-même, ou survenir à la suite du détachement avec le comportement addictif. De fait, abandonner une addiction implique aussi la disparition de ses bénéfices secondaires. Bien que la pratique addictive soit nocive, son arrêt crée un manque, une angoisse, et une perte de sens et de repère. La dépression peut alors remplacer le comportement addictif du trouble des conduites alimentaires (Di Lodovico et al., 2020; Lagarde, 2022 ; Martel, 2007 ; Merand and Lemoine, 2021 ; Tousseul, 2020).

L’approche hypnothérapeutique permettant de travailler sur l’inconscient, elle guide le patient vers une confrontation entre lui et son inconscient. La formation e-learning en hypnose de l’EFPP permet dès lors de déjouer et comprendre les mécanismes psychiques inconscients de la dépression nerveuse et de l’anorexie mentale.