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La dépendance affective vue par David Faure

Être humain, c’est être dépendant comme un corollaire incontournable de notre développement qui ne peut se faire sans l’accueil, l’aide et le don provenant des Autres. Quand on parle de dépendance, on parle aussi de rencontres, d’une rencontre trop immédiate avec l’objet qui apaise, qui calme, qui répond à la souffrance par des gestes, des mots et des pensées adéquats pour protéger.

La dépendance est aussi un rapport modifié à la réalité interne et externe, une intolérance au manque, une organisation de la pensée en circuits courts, à même de libérer le sujet de la nécessité de penser ou de souffrir.

Parfois, la transitionnalité entre les réalités achoppe, l’enfant ne peut pas se construire de fantasmes ou de jeux pour comprendre son corps, appréhender ses émotions, supporter le poids de la relation au dehors de la dyade.

Le danger est alors partout, la réalité peut induire des éprouvés de dépersonnalisation, des vécus traumatiques, ou des frustrations dé-réalisantes. Ce biais d’amour, de névrose ou de folie provient d’un désinvestissement ou d’un shunt de l’élaboration processuelle pour une rythmie compulsive, répétitive.

Pour Racamier, il n’y a pas de deuil originaire possible dans la dépendance, on ne peut renoncer à la possession de l’objet, à l’unisson narcissique.

Pour parler de tout cela, il faut s’adresser aux mères, à toutes les mères, et donc aux mamans, aux papas, aux grands parents, à ces héros qui modifient parfois la trajectoire d’un enfant en l’adoptant d’une façon ou d’une autre.

Tous ces objets primaires qui opèrent par leurs fonctions contenantes et tiercérisantes , la possibilité d’investir le manque, l’attente, qui entrouvrent les portes du désir.

En se collant à l’objet de sa dépendance, l’enfant peut alors éviter une désorganisation d’ordre psychotique, bien que cela lui soit coûteux. De fait, pour prévenir ces angoisses primitives du côté du manque ou de l’absence, il fixe un état conservatoire avec l’objet et le garanti par des comportements stériles et répétitifs qui détruisent progressivement ses compétences d’auto-organisation.

Cette thématique est centrale à toutes les interventions du 18 novembre, proposées lors du regroupement de l’EFPP, à Paris. Les rediffusions seront disponibles pour tous les stagiaires du centre de formation, grâce à un onglet approprié sur leur plateforme de cours (e-learning).

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