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La dépendance au cœur des TCA et syndrome de Prader-Willi

La dépendance est liée à un sentiment profond de vide intérieur. Pour rétablir une constante naturelle, tout individu cherche à compenser les lacunes psychiques. Néanmoins, certaines personnes ne réussissent pas à retrouver une homéostasie. En quoi deviennent-elles dépendantes d’une substance ou un comportement ?

Des parallèles entre les addictions et les troubles alimentaires sont évoqués depuis longtemps (Duriez and Gorwood, 2018). En référence aux premières significations de l’addiction, le consommateur est esclave du produit. Pour les troubles anorexiques, l’individu serait, pour sa part, esclave des comportements et des pensées propres à la maladie (Tousseul, 2020).

Dans le DSM 5, classification américaine des troubles mentaux, le critère B serait le plus à même d’expliquer cette lignée addictive : « Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale ». De fait, l’anorexie révélerait un plaisir intense de perdre du poids. Cette dépendance face à la masse corporelle ne peut qu’être amplifiée par une pesée régulière. En plus d’être visible corporellement, la perte de poids le devient également grâce au chiffre donné par le pèse-personne. Cette illusion de contrôle fait inévitablement entrer le patient dans un cercle vicieux (Duriez and Gorwood, 2018).

Le syndrome de Prader-Willi (SPW) est une maladie génétique rare. Son évolution se caractérise par deux stades : un premier de type “anorexie néonatale”, et un second assimilé à une “obésité précoce ». Comme dans l’anorexie, cette maladie neuro développementale est obsessionnelle. De fait, au cours de la seconde phase, le patient est obnubilé par la nourriture. Le SPW aide de cette manière à comprendre les troubles des conduites alimentaires et le rôle de l’hypothalamus dans les conduites addictives. Ce syndrome révèle ainsi l’influence de la ghréline et de l’ocytocine dans les addictions, et donc indirectement dans l’anorexie (Tauber, 2021).

La principale difficulté des maladies addictives réside dans leur invisibilité : seules les conséquences organiques sont observables. Tout comme les addictions aux jeux et au sexe, l’anorexie altère l’état de santé du patient. La dépendance à la perte de poids induit, tôt ou tard, des complications organiques. Dès lors, ces dernières obligeront le patient à se soigner. Souffrances mentales et physiques se cumulent alors, et s’ajoutent au mal-être des patients addicts. C’est pourquoi, dans les cas d’anorexie les plus sévères, la maladie peut aller jusqu’au décès de l’individu (Tousseul, 2020).

La richesse des enseignements à distance de l’EFPP donne accès à de nombreuses ressources dont l’objectif est d’être en mesure de distinguer deux maladies avec de nombreux points communs.