L’enfant représente une expérience nouvelle pour chaque parent. En quoi est-il nécessaire d’aider la jeune maman à s’organiser de sorte qu’elle puisse disposer du temps nécessaire à l’ajustement sans subir des pressions matérielles ou professionnelles ? L’influence de la société, de l’entourage familial et amical, peut produire une pression sur la femme et parfois l’homme. Elle engendre alors une forme d’idéalisation de la natalité, de sacralisation de la maternité et de la période. Cette pression peut compliquer la vision d’une grossesse idéale.
Des concepts et des préjugés biaisés :
- « Avoir un enfant est tellement formidable. »
- « Être mère est si merveilleux. »
- « Tu n’es pas complète tant que tu n’as pas d’enfant. » Une telle croyance peut nuire à l’idée d’une grossesse idéale.
- « Ta vie ne commencera que lorsque tu seras mère. »
- « Tout aura alors un sens. »
- « Tout se passera tout seul. »
- « C’est l’aboutissement de votre couple. »
- « Cela va arranger votre relation. »
La réalité de l’accouchement :
Dans la réalité de l’accouchement, la situation est cependant très différente des attentes. La fatigue et le manque de sommeil sont une constante pour les nouveaux parents, d’autant qu’ils savent rarement à quoi il est réaliste de s’attendre à la venue de leur premier enfant. Ils supposent que leur enfant dormira assez bien après quelques semaines ce qui sera rarement le cas. À la fatigue s’ajoute alors un sentiment d’échec, ce qui peut transformer l’idée d’une grossesse idéale en une période difficile. Une grossesse et/ou un accouchement difficile rendra la femme particulièrement vulnérable émotionnellement pendant ces moments. Les quelques heures d’un accouchement sont vécues comme un traumatisme qui peut altérer la création du lien mère-enfant. Les modifications du corps de la mère sont de ce fait, souvent, considérées par certaines femmes comme un dommage : prise de poids, distension de l’abdomen, hernie ombilicale, éventration.
Il n’y a pas de vérité unique :
Certains enfants sont plus agités que d’autres. Ils pleurent beaucoup, dorment peu, sont très demandeurs ou n’ont pas de rythme et supportent très mal toute stimulation ce qui ajoute encore au stress de la mère. Les couples en conflit conjugal récurrent et s’imaginant qu’un enfant « allait tout arranger » avant la grossesse verront leur mésentente exacerbée par le stress généré par les facteurs énumérés ci-dessus. Cela explique les séparations fréquentes dans les mois ou les années qui suivent la naissance d’un enfant : en France, 23% des familles sont devenues monoparentales et dans 84% des cas les enfants vivent avec leur mère (INSEE, 2016). Les situations peuvent ne pas correspondre à l’idée d’une grossesse idéale.
La pulsion de vie est centrale dans toute notion de psychologie. C’est pourquoi chacune des formations de l’EFPP traitera indirectement des mécanismes inconscients de l’accouchement : activation de la pulsions de vie.