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La pratique du « selfie » analysée par l’EFPP

Internet est un outil qui regroupe un large éventail de ressources et d’actions. Avec autant d’activités, de comportements et d’usage, comment savoir ce qu’est un comportement normal, un usage problématique ou un comportement lié à une addiction envers le cyberespace ?

Le « selfie », une mode particulière du XXI ème siècle qui consiste à se prendre soi-même en autoportrait avec son téléphone portable et à le publier sur les réseaux sociaux pour se montrer, peut être considéré comme le comble du narcissisme et de la vanité vaine. Cependant, il peut être au contraire dû à un besoin de reconnaissance et d’attention ou une faible estime de soi.

Cela conduit à une forme d’addiction intitulée « selfitis ». Les personnes souffrant de selfitis peuvent ainsi se prendre en photographie ou se filmer plus d’une dizaine de fois par jour et partager les clichés sur les réseaux sociaux quotidiennement. Cette pratique peut se révéler parfois fatale.

C’est le cas par exemple de selfies pris dans des lieux périlleux, au bord d’un ravin, sur une attraction touristique ou lors d’une activité à haut risque. En 2017, 30 personnes en sont mortes comme le chinois Wu Yongning, qui habitué à se filmer pendant ses ascensions vertigineuses, a chuté d’un gratte-ciel à Changsha. Citons aussi l’américain Pedro Ruiz, 22 ans, qui en 2017, afin d’attirer toujours plus d’utilisateurs sur sa chaîne de vidéos Internet YouTube et d’obtenir des « likes » (un signe d’appréciation des utilisateurs sous forme d’icône à cliquer) a demandé à sa compagne de tirer au revolver à travers un livre posé sur son torse. Lors du tir, la balle a traversé le livre et le cœur de ce jeune youtubeur, qui décéda sur-le-champ.

Concernant le selfitis, pour Balakrishnana et Griffiths, il existe trois degrés d’addictions :

  • A risque ou borderline : quand le sujet se prend en photo au moins trois fois par jour sans en publier sur les réseaux.
  • Sévère : quand le sujet se prend en photo trois fois par jour pour en publier sur les réseaux sociaux.
  • Chronique : quand le sujet a une envie incontrôlable de se prendre en photo tout au long de la journée et d’en publier sur les réseaux plus de six fois par jour.

Cependant, on remarquera que :

  • Jouer aux jeux vidéo pour s’amuser, apprendre, s’évader et partager est normal et constructif.
  • Utiliser internet et les réseaux sociaux pour communiquer, informer et s’informer est normal et utile.
  • Utiliser les sites pornographiques pour mieux comprendre sa sexualité ou satisfaire un besoin sexuel passager est également normal.

Internet est un outil qui regroupe un large éventail d’actions. Comprendre les avantages et le inconvénients qui composent cette ressource est nécessaire à l’appréhension des troubles addictifs liés au cyberespace. Cette thématique est étudiée à l’EFPP.