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D’après la littérature (Marlatt, 2001 ; Gache, 2007), un traitement utile peut consister à ne pas arrêter la consommation d’alcool, mais simplement à la réduire modérément. En quoi consiste la consommation contrôlée ?

L’hospitalisation s’impose en cas d’indications :

  • Addictologiques : échec d’un précédent sevrage ambulatoire ou dépendance médicamenteuse aux benzodiazépines.
  • Somatiques : antécédents de crises convulsives ou de delirium tremens ou pathologie somatique grave (insuffisance hépato-cellulaire, insuffisance rénale chronique, insuffisance cardio-pulmonaire) pouvant décompenser au moment du sevrage.
  • Psychiatriques : syndrome anxio-dépressif majeur ou affection psychiatrique connue évolutive comme une psychose non stabilisée.
  • Sociales : isolement familial ou désocialisation.
  • Grossesse : le sevrage institutionnel chez une femme enceinte permet une prise en charge multidisciplinaire (gynéco-obstétricien, addictologie, pédiatre…) et une meilleure prévention de l’accident de sevrage délétère pour le sevrage.

La consommation contrôlée serait par ailleurs plus efficace qu’une abstinence imposée par autrui ou qu’une pression externe forte à arrêter de boire. En effet, forcer ou contrôler le patient dans une thérapie n’est pas un choix efficace. Marlatt indique qu’on peut percevoir une consommation contrôlée comme une étape intermédiaire à l’abstinence sur le long terme. Cela permet de mieux maintenir le projet thérapeutique dans le temps que l’abstinence totale. Cette décision se fera au cas par cas. Elle dépend du patient et du thérapeute. La consommation contrôlée est une consommation régulière qui se poursuit, mais qui est modérée. Elle peut se faire si quelques-unes de ces conditions sont présentes :

  • Demande explicite de votre patient et la croyance qu’il pourra atteindre un objectif de consommation modérée.
  • Stabilité d’un bon support social et psychologique.
  • Stabilité socio-professionnel (emploi).
  • Faible sévérité des symptômes et maladies liés à l’alcool (pas de cirrhose, pas de cancers).
  • Capacités antérieures de consommation modérée.
  • Capacités de contrôle de la consommation toujours présentes.
  • Problème de surconsommation d’alcool assez récent.
  • Absence d’antécédents familiaux d’alcoolisme.
  • Les comportements de consommation circonscrits à un nombre limité de situations (si le patient ne consomme pas dans toutes les situations).

Les contre-indications à une consommation contrôlée sont :

  • Le refus du patient de participer.
  • Une situation médicale ou psychiatrique pouvant être aggravée par la persistance de toute consommation d’alcool (cirrhose, hépatite alcoolique, cancers des voies aérodigestives, psychose non stabilisée, etc.).
  • Des antécédents de sevrage sévère.
  • Des échecs répétés de tentatives bien menées de consommation contrôlée.
  • La prise de médicaments incompatibles avec l’ingestion d’alcool.
  • La grossesse et l’allaitement.

Cette thématique est développée par la formation certifiante en psychanalyse, élaborée par Hervé Madet, Directeur de la E-Faculté de Psychologie et Psychanalyse (EFPP), que vous pourrez suivre en distanciel ou en présentiel sur Aix-en-Provence.