Les modèles cognitifs sont basés sur les travaux du courant cognitif influencé par les mécanismes du traitement de l’information. En quoi les recherches de Beck et Emery (1985) ont-elles contribué à un fonctionnement réaliste et équilibré, permettant à tout un chacun de s’épanouir sans souffrance ?
Une situation nécessite toujours une forme d’analyse ou d’évaluation par le cerveau avant l’action. L’environnement nous entourant est cependant trop riche pour que notre attention se porte sur tous les détails sensoriels simultanément. Un patient va de ce fait utiliser des processus attentionnels de manière sélective, pour ne se concentrer que sur certains détails environnementaux (espaces, animaux, hauteur, camion, fenêtre).
L’organisation des entités ou des croyances sous forme de « schémas cognitifs » contribue à guider l’attention, en jouant sur la perception des événements et sur l’interprétation de la situation. Les expériences passées au cours de l’enfance ont construit ces schémas cognitifs. Lesquels sont stockés dans sa mémoire à long terme pour conduire à se concentrer sur les informations propres à chaque situation.
En résumé, toute croyance aura une grande influence sur l’interprétation des situations au quotidien. Elles sélectionneront certains détails (hauteur, foule, araignée, etc.) au détriment d’autres. Les troubles anxieux seraient dès lors générés par une altération de ces schémas cognitifs ou de ces croyances : ceux du danger et de la vulnérabilité seraient particulièrement actifs. Cette sélection inappropriée va conduire à une interprétation irréaliste de la situation, jusqu’à conduire à des « pensées catastrophe ».
Voici les exemples de croyances les plus classiques :
« L’avion va s’écraser »
« Je vais avoir le sida, l’hépatite ou être contaminé »
« Je vais me noyer »
« Je vais me jeter dans le vide »
« Je vais me perdre »
« Je vais tomber »
« Je vais mourir »
« Je vais perdre le contrôle »
« Je vais rester coincer dans l’ascenseur »
« Je vais devenir fou »
« Je vais m’étouffer »
« Je vais faire une attaque de panique »
« Je vais avoir un malaise »
« Personne ne va me secourir »
« Je vais être ridicule, on va mal me juger »
« On va penser que je suis fou »
« Un terrible malheur va survenir »
« Le chien va m’attaquer »
Dans la dépression, le mécanisme est le même, mais par contraste : l’interprétation y est négative ou pessimiste. Comprendre le modèle cognitif de Beck et Emery peut être riche d’enseignements dans la pratique de chaque thérapeute. Il serait intéressant de l’associer aux formations à distances de l’EFPP.