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Le modèle du conditionnement de Pavlov appliqué au tabagisme

Il existe une certaine vulnérabilité biologique hérité des parents. Les études de jumeaux ont permis de mettre en évidence le rôle de différents gènes impliqués dans le métabolisme des drogues (Long et al., 2017). Certaines personnes ont donc une prédisposition à la dépendance à la cigarette ou à des réactions physiologiques plus intenses lors du sevrage. Nous ne sommes donc pas tous égaux devant le paquet de cigarette.

Il est possible d’associer la théorie du conditionnement de Pavlov au tabagisme. En effet, dans le cadre des addictions comme celle liée au tabac, la théorie de Pavlov et Bekhterev affirme que résulte, de l’association fortuite ou non d’un stimulus conditionnel neutre, les gestes de consommation du tabac, la cigarette, l’odeur du tabac, l’aspect des paquets, le café… Ceci est crée avec un stimulus inconditionnel (la plupart du temps le plaisir ou l’euphorie, bien que cela peut aussi être généré par la peur du manque). Ce stimulus engendrerait à son tour une réponse inconditionnelle (bien être mais parfois aussi anxiété liée au manque).

En conséquence, cette réponse inconditionnelle de bien-être se manifestera ultérieurement en réponse conditionnelle au stimulus neutre (les cigarettes) même en l’absence du stimulus inconditionnel (plaisir) . C’est pourquoi il est fréquent de ne fumer plus que par habitude et non plus par le plaisir initial. Le comportement résultant apparaît alors inadapté à la situation car il produit dans ce cas une réaction de bien être par l’utilisation d’un produit toxique addictif : l’apprentissage se construit, sur un mode pathologique.

Prenons l’exemple d’une personne présente à une soirée. Ce jour-là, elle décide pour la première fois d’accepter une cigarette car elle se sent un peu triste du fait d’une récente séparation. Elle va ressentir un certain plaisir à fumer et elle se sent plus concentré et plus active. Elle va se souvenir de ces effets euphorisants, de l’objet les ayant provoqués et de la situation agréable où cela s’est produit. Alors les soirées et la cigarette vont être associées fortuitement à cet épisode de plaisir et cette personne va commencer à présenter une envie de fumer en soirée. Par la suite, cette dernière peut se généraliser à toute forme de situations sociales (bar, restaurant, dîner au domicile). Ce mécanisme est classique et se voit fréquemment en consultation.

Comprendre les motivations intrinsèques de l’addiction au tabac est indispensable pour proposer des solutions alternatives moins néfastes pour la santé. L’approche psychanalytique peut être un exemple de cure, tout comme l’hypnose peut aider à remodeler inconsciemment l’aspect cognitif. En l’occurrence, ces deux formations sont proposées à l’EFPP dès la rentrée de septembre 2023.

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