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A la naissance de l’enfant, il y a une absence du Surmoi, qui arrivera après la formation du Moi. Il n’y a donc pas d’Idéal du Moi, mais un Moi idéal primitif et archaïque, lié au narcissisme primaire de l’individu. C’est au cours du stade oral que naît le processus d’identification. Ainsi, les identifications vont se succéder chronologiquement ; seul le modèle évoluera. Lors de ce stade, l’enfant incorpore un objet aimé, l’identification étant motivée par le désir de supprimer un objet apprécié. Ainsi, simultanément, la libido commence à s’organiser (Freud, 1921).

Le début du stade du miroir, vers les 6 premiers mois de vie, permettra l’émergence de l’Idéal du Moi. De fait, l’enfant voyant son corps dans le miroir, il comprend que sa mère et lui sont deux êtres différents. Émerge ainsi l’idée d’unité de sa personne. L’enfant aura conscience de son propre corps (Freud, 1921). Vers 18 mois, seuil théorique de la fin du stade du miroir, l’enfant débutera une identification au père. Cette dernière met une fin définitive à la fusion mère-enfant, qui, si elle perdure, bloque le développement psychique de l’enfant.

Que ce soit lors du stade du miroir, où l’enfant fait face pour la première fois à une réalité inconcevable pour lui, ou dans des pathologies telles que le sadomasochisme, l’idéalisation permettra de conserver l’illusion d’un objet ou d’une personne. Ceci induit ensuite une identification, comme c’est le cas avec le père, lors du stade oral. De fait, si l’identification au père échoue, Lacan parle de « Forclusion du Nom du père », qui serait la cause psychique des psychoses à l’âge adulte. L’enfant, attendant de la douceur maternelle, ainsi que de la rigueur paternelle, serait en manque de cadre. L’accès aux règles est indispensable pour ne pas risquer cette forclusion, et donc une pathologie irréversible. Pour Freud, d’un point de vue dynamique, le Moi est déjà formé au cours de la grossesse. Néanmoins, initialement faible en énergie, il en gagnerait grâce au mécanisme d’identification (Chapard, 2012).

Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.