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Dans le monde, la prévalence de la dépression du post-partum était de 17.7 % en 2011. Aux USA, elle était de 10 à 20 %, à Singapour, de 3 %, et au Chili, la prévalence était de 38 %. Qu’en est-il de la France et de l’Europe ?

La dépression du post partum chez le père existe, sa prévalence est de 4% aux USA en 2005.Il s’agit donc d’un trouble fréquent.

En France, la prévalence de la dépression du post-partum était de 18 % en 2018. Le pic de fréquence est entre 2 et 8 semaines après l’accouchement. La dépression peut ainsi concerner les deux membres du couple (mère et père), ce phénomène est par ailleurs peu étudié : la prévalence de la dépression post partum du couple est entre 1.5 et 5% en Suède en 2016.

Les facteurs de risque sont :

  • Difficultés conjugales, conflits relationnels récurrents.
  • Difficultés socio-économiques et précarité.
  • Mère célibataire ou isolement.
  • Multiparité, prématurité, pleurs excessifs du nouveau-né.
  • Anxiété durant la grossesse.
  • Stress cumulatif incluant des événements marquants de la vie.
  • Niveau scolaire bas.
  • Grossesse non désirée.
  • Antécédents personnels ou familiaux psychiatriques.
  • Grossesse précoce ou tardive.
  • Accouchement par césarienne ou par voie basse instrumentale au cours de la grossesse précédente.

Dans des cas plus rares, le stress intense engendré par le changement et les bouleversements importants que provoque la naissance peuvent conduire à une psychose du post partum. Elle s’accompagne des signes de la psychose (hallucinations auditives avec des voix suggérant de se débarrasser de l’enfant, idées délirantes, expression confuse et désorganisée). Dans cette pathologie, le risque suicidaire ou d’infanticide est réel, le meurtre du nouveau-né se fait en général par :

  • Strangulation
  • Suffocation
  • Noyade
  • Traumatisme crânien
  • Exposition aux intempéries
  • Blessure mortelle en utilisant des armes blanches

La psychose du post partum est donc une urgence médico-psychiatrique. La patiente devra être dirigée vers un service d’urgence psychiatrique pour une prise en charge rapide et une hospitalisation en service de psychiatrie.

Le baby blues n’est pas une dépression du post partum mais une expérience émotionnelle normale et transitoire vécue par 50 à 80 % des nouvelles mères. Typiquement, les symptômes sont :

  • L’irritabilité
  • L’anxiété
  • Les crises de larmes
  • Une humeur labile
  • L’insomnie

Le baby blues survient trois à quatre jours après la naissance et dure de quelques jours à deux semaines. Ce syndrome est bénin, ne nécessite pas de psychothérapie et l’habileté de la mère à s’occuper de son enfant n’est pas modifiée. À noter que 20 % de ces mères  évolueront toutefois vers une dépression majeure, surtout si le tableau clinique se poursuit après le 14e jour suivant l’accouchement. Le soutien de l’entourage est donc très important. De plus, un antécédent de dépression devra augmenter votre vigilance devant des symptômes dépressifs précoces.

Bien que peu agréable à aborder avec son patient, la fréquence de la dépression post-partum implique obligatoirement d’être formé à cela. Les formations certifiantes de l’EFPP sont riches d’enseignements afin de comprendre les tenants et aboutissants de ce type de pathologies.

Source : Hahn-Holbrook et al., 2018 ; Le Strat, 2011 ; Massoudi, 2016.