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Les effets thérapeutiques du cannabis

En 2019, 17 patients souffrant de phobie sociale ont reçu du CBD à 300mg sous forme d’huile tous les jours pendant 4 semaines. Les résultats attestent d’une diminution significative de l’anxiété en milieu social (Masakata, 2019). Quelles sont les avancées de la recherche quant à l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques ?

En 2017, 44,8 % des adultes âgés de 18 à 64 ans ont consommé du cannabis au cours de leur vie, contre 42,0 % en 2014. Il y a une prédominance masculine (52,7 % des hommes contre 37,2 % des femmes). Son usage régulier concerne 11,0 % des 18-64 ans (15,1 % des hommes et 7,1 % des femmes). Le cannabis est donc la substance illicite la plus consommée en France.

L’utilisation de cannabis intégral comprenant donc le THC est en cours d’étude et de discussion pour son usage, notamment dans les soins palliatifs et la douleur (Rasche 2019), pour éviter les effets secondaires des chimiothérapies pour le cancer dont la nausée ou l’anorexie, et pour traiter la dépression (Luque 2021, Malhotra 2021). La plupart des études parlent de potentiels réels mais des recommandations claires et standardisées devront être publiées pour une utilisation adéquate dans un cadre psychiatrique.

Suite à l’avis (publié en juin 2018) du comité d’experts entériné par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en juillet 2019, l’accès au cannabis à visée thérapeutique sera expérimenté en France à partir de 2021.

Sur le plan de la santé, il n’y a pas d’impact global détecté du cannabis sur l’individu en tant que tel mais si le cannabis est fumé, on retrouvera les effets nocifs identiques aux cigarettes de tabac : cancers (poumon et voies aérodigestives supérieures essentiellement ; vessie, prostate ou cancer du col utérin plus rarement) et maladies respiratoires chroniques.

Dans le domaine psychiatrique, la consommation régulière de cannabis peut constituer un facteur d’aggravation de toutes les maladies psychiatriques (augmentation du risque suicidaire, de désinsertion sociale, des troubles de l’humeur et anxieux). Une consommation chronique débutée au début de l’adolescence pourrait même entraîner un déclin cognitif irréversible. La consommation de cannabis serait un des nombreux facteurs (ni nécessaire, ni suffisant) qui favorisent la survenue d’une schizophrénie chez un individu prédisposé (antécédents familiaux de schizophrénie).

Être formé aux psychoses et aux addictions est un prérequis indispensable pour espérer aider une patientèle en tout légitimité : ces pathologies sont en émergence constante. Les formations offertes par l’EFPP sont faites pour cela.

Sources : (Janssen et al., 2019; Spilka et al., 2018).