Si le patient comprend comment fonctionne les mécanismes liés à la dépendance et son maintien, il se sent plus motivé et plus à même d’employer les méthodes dont il aura alors saisi l’utilité.
L’attitude de fumer est définie comme l’action d’aspirer et d’expirer la fumée issue de la combustion de produits d’origine végétale. Lorsque cette attitude est répétée et persistante, elle expose le fumeur à des conséquences cliniques graves : d’après l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mort évitable dans les pays développés (OMS, 2009).
Le tabac est responsable de la mort de 5 millions de personnes dans le monde mais aussi de la mort de 600 000 personnes supplémentaires par tabagisme passif (entourage du fumeur) soit au cours du XXème siècle plus de 100 millions d’individus. Le tabagisme chronique est en effet à l’origine de nombreuses pathologies au long cours, dont la l’évolution est défavorable ou invalidante (cancer du poumon, maladie cardio-vasculaire, maladie respiratoire chronique).
L’effet délétère pour l’organisme s’explique par le fait qu’il existe 4000 composants identifiés dans la fumée de tabac dont certains sont toxiques et 60 sont des cancérigènes reconnus (Burns, 1991).
Parmi ces substances on retrouve particulièrement :
- Le CO : un gaz toxique que l’on retrouve aussi dans les pots d’échappement des voitures.
- Le Goudron qui est cancérigène et recouvre les poumons d’une substance visqueuse.
- L’Acétone, une substance aussi présente dans le dissolvant.
- L’Acide cyanhydrique (utilisé dans les chambres à gaz)
- Les Métaux lourds (plomb et cadmium) toxique pour le cerveau (saturnisme).
- Le DDT (insecticide)
- La Naphtaline (antimites)
- Le Chlorure de vinyle (plastique)
- Le Toluène (solvant)
- L’Arsenic (poison violent)
- Le Butane (gaz)
- La Peinture (au niveau du filtre)
- Le Méthanol, que l’on retrouve dans le carburant de fusée et qui peut provoquer la mort
En plus de toutes ces substances toxiques, la température de la fumée inhalée, qui peut s’élever jusqu’à 900⁰C, irrite le système respiratoire. Le tabac contient aussi de la nicotine. Ce composé va agir sur le fonctionnement cérébral et perturber le système du plaisir et de la récompense.
28.7% des Français de plus de 15 ans sont fumeurs et influencés par les effets neurochimiques, sociétaux et marketing qui cachent un tout autre message dans les cigarettes. Pour le cigare, il est bien plus toxique qu’une cigarette, car la fumée produite n’est pas filtrée. La feuille de tabac qui l’entoure empêche l’évaporation des substances produites par la combustion. Le risque de cancer du poumon est multiplié par trois. Pour les cigarettes light, fumer ce type de cigarettes présente les mêmes risques que fumer des cigarettes normales. Le filtre contenu dans ces cigarettes est composé de petits trous qui permettent à l’air de rentrer et de laisser passer la fumée. Mais ces orifices, le plus souvent bouchés par les doigts ou la bouche, ne remplissent plus leur fonction devant donner à ces cigarettes le terme de « légères ». De plus, pour satisfaire son besoin de nicotine, un fumeur de cigarettes légères à tendance à fumer plus. Enfin, pour le narguilé, 30 à 50 bouffées inhalées équivalent 2 paquets de cigarettes fumées. La production de goudrons par le narguilé est 10 à 100 fois supérieure à celle d’une cigarette, et la combustion génère beaucoup plus de monoxyde de carbone.
Tout praticien de la psychothérapie se doit de connaître les bases du tabagisme. Les formations certifiantes de l’EFPP donnent accès à des enseignements riches et qualitatifs, mais également à une bibliothèque en ligne dont les ressources ne peuvent se trouver hors de l’EFPP.
