Le DSM est l’ouvrage scientifique de référence publié par l’Association américaine de psychiatrie décrivant et classifiant les troubles mentaux. Sa dernière édition est la cinquième, et elle date de 2013. La CIM-10 est quant à elle une classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Comment ces classifications décrivent-elles les phobies spécifiques ?
Les origines :
La phobie spécifique est une peur marquée et persistante, excessive ou déraisonnable, déclenchée par la présence prospective d’un objet ou d’une situation spécifique. Chacune porte un nom spécifique en fonction de l’objet redouté. Ces phobies spécifiques sont aussi diverses que leur fréquence n’est variable au sein de la société. En voici quelques exemples :
- Aviophobie pour le vol en avion
- Claustrophobie pour le cloisonnement (ascenseur, métro, cave)
- Acrophobie pour les hauteurs
- Amaxophobie pour la conduite automobile
- Cynophobie pour les chiens
- Ailurophobie pour les chats
- Arachnophobie pour la peur des araignées
- Ornithophobie pour les oiseaux
- Squalophobie peur des requins
- Aquaphobie pour la peur de l’eau, nager, se noyer
- Bélénophobie pour la peur de l’aiguille, de recevoir une injection
- Emétophobie pour la peur de vomir ou de voir quelqu’un vomir
- Paraskevidékatriaphobie pour la peur du vendredi 13. Le terme se compose de trois parties : « Paraskevi » signifie « préparation » mais désigne surtout, en grec, le sixième jour de la semaine, c’est-à-dire, le vendredi.
- Coulrophobie pour la peur des clowns
- Agoraphobie : Très répandue, cette phobie est la peur d’être dans des endroits ou dans des situations, d’où il serait difficile ou gênant de s’échapper (métro, avion, ascenseur, foule mais aussi les voyages, les environnements isolés ou les lieux éloignés du domicile). L’agoraphobe appréhendera le manque d’aide. Cette peur est liée à l’idée de développer dans ces lieux des symptômes de type panique. Elle s’associe souvent au trouble panique.
La prévalence :
La prévalence (c’est-à-dire la fréquence) des troubles anxieux est de 21% pour la vie et 15% sur un an en France. Cela signifie qu’au moins 20% des français ont manifesté au moins un trouble anxieux au cours de leur vie. La prévalence de l’agoraphobie en France : 1.8% sur la vie entière, tandis que celle des phobies spécifiques en France est de 11.6% sur la vie entière (LEPINE 2005).
Connaître les principaux troubles anxieux est indispensable au suivi psychothérapeutique. Peu importe la pratique du thérapeute, il sera confronté aux phobies spécifiques au moins une fois dans sa carrière. Les formations de l’EFPP donnent donc accès aux troubles phobiques afin de former des praticiens avertis et efficaces dans la prise en charge des phobies spécifiques.