L’addiction suit initialement une pulsion de vie : elle vise bien-être et plaisir. Que ce soit pour calmer des angoisses, des phobies, des peurs, pour diminuer un stress ponctuel, pour dormir ou au contraire pour connaître un regain d’énergie, l’individu trouve à coup sûr un bénéfice secondaire à la conduite addictive.
Un bénéfice secondaire :
Bien que l’addiction vise un bénéfique secondaire, ce n’est que de courte durée. En effet, une fois que les patients sont addicts, il est de plus en plus difficile de ressentir du bien-être. Dans les addictions à une substance, l’individu aura, par exemple, besoin d’augmenter progressivement ses doses se soulager. Dans l’anorexie, il existe un processus d’habituation similaire. En effet, la perte de poids n’est jamais suffisante. Le patient cherchera donc constamment à accentuer sa maigreur pour atteindre un objectif relatif à la pulsion de vie et addiction.
Un sentiment d’impuissance :
Le sentiment d’impuissance généré par l’insatisfaction pousse par ailleurs le patient à se laisser submerger par ses problèmes. Même s’ils étaient illusoires, les bénéfices initiaux de l’addiction laissent progressivement place à un profond mal-être. Apparaissent ensuite les premiers affects dépressifs : la pulsion de vie laisse place à la pulsion de mort. Cette dernière, rythmant certaines maladies mentales, est une conséquence de l’addiction, et non une cause. En outre, ces affects dépressifs peuvent également être à l’origine de tendances suicidaires. Dans ce cas, le suicide peut être perçu comme un moyen étrange de pulsion de vie et d’addiction, où le patient cherche à se séparer de son impuissance (Tousseul, 2020).
La psychothérapie :
La psychothérapie aide à conscientiser les causes de fixation pour ensuite dépasser la régression orale. En addictologie, seul le manque de la substance permet au patient de comprendre qu’il est dépendant. Cette stratégie est toutefois difficilement réalisable avec le TCA : il n’utilise pas de produit réel. Le praticien peut alors essayer de mettre en évidence les comportements pathologiques : pesée régulière, comptage des calories, rituels de sport quotidiens. Cette prise de conscience a généralement lieu avant celle du sevrage. Comprendre les causes de l’addiction, notamment la pulsion de vie et l’addiction, est donc indispensable pour initier le processus de rémission durable (Tousseul, 2020).
La pulsion de vie est centrale dans toute notion de psychologie. C’est pourquoi chacune des formations de l’EFPP traitera de cette thématique au moins une fois au cours de son cursus.