La frontière entre le normal et le pathologique est ténue et relative. Les critères d’appréciation en médecine sont objectifs, cependant en psychologie, les pathologies qui affectent la vie relationnelle impliquent des systèmes de valeurs. On parle de « déterminisme symbolisme » : il s’agit d’impératifs socioculturels, de codes, de normes qui viennent conditionner notre rapport aux autres. Tous ces critères d’appréciation étant subjectifs, malgré leur caractère groupal, ils permettent de savoir de quelle maladie on parle, mais aussi de la manière dont elle s’exprime au sens pathologique. Il est aussi nécessaire de savoir qui est malade et qui parle de maladie (le patient ? Le thérapeute ? La science ?).
Le défi de la normalité est très relatif. Pour définir le plus objectivement possible la norme des conduites, on se réfère aux comportements habituels de la majorité des personnes, et à la moyenne de leurs performances. Ça correspond à une sorte de normalité statistique. Cela pose la question de l’écart par rapport à la norme. Cet écart est-il à concevoir comme un « intérêt » ou comme un « handicap » ? A-t-on affaire à un fou ou à un génie ? Ceci est indéniablement une question d’adaptation sociale, d’acceptation ou de rejet de l’individu. J’attire votre attention sur cette question de « l’Adaptation ».
L’adaptation est une conception biologique et anthropologique qui dépend des facultés du sujet, mais aussi du contexte dans lequel il lui est nécessaire ou demandé de s’adapter. Toute forme d’adaptation admet ses propres limites, et, en attendre davantage, serait placer la personne en défaut. Prenons par exemple une personne qui présente un défaut d’accès au symbolique (autisme) : plus sa scolarité va avancer, plus la notion de concept sera prégnante et le mettra en situation de vulnérabilité, puis d’échec. Il ne pourra pas être en réussite comme les autres. Pour autant, si l’on se pose la question de son mode de raisonnement, il sera alors possible d’adapter les supports pédagogiques à son fonctionnement de pensée en proposant des outils visuels pour apprendre. C’est alors l’adaptation du milieu qui permet au sujet de s’adapter. Sommes-nous pour autant dans une situation pathologique ?
Ce sujet est abordé par l’EFPP, depuis Aix en Provence, et pourra être approfondi au sein de la formation de psychopraticien.